Seoul Mama Luxembourg
« Paris 5e : Manoj Sharma double la mise »
Il est toujours l’indien magnifique, présent chez Sir Winston près de l’Etoile, dont il a fait un « Bombay Brasserie » à la parisienne, l’indien subtil, roi du tandoor, chez Jugaad, près de l’Opéra Comique, formé jadis à Delhi, puis à Londres chez les étoilés Vineeth Batia au Rasoï de Chelsea et au Amaya des soeurs Panjabi dans Belgravia, passé chez Shirvan Café Métisse. Manoj Sharma, qu’on connut au Desi Road de la rue Dauphine, puis au MG Road, a créé en parallèle Seoul Mama, avec son épouse Sangmi Lee, native de Corée.
Il a réussi à drainer une clientèle fidèle dans une demeure d’angle du 15e, quasi anodine, où il joue la cuisine coréenne, certes, mais avec des clins d’oeil à l’Inde comme à toute l’Asie. Voilà qu’il récidive, non du jardin du Luxembourg, du Val de Grâce et du Boulevard de Port-Royal. C’est encore un Seoul, gai, bruyant, dans les tons grisés, avec sa cuisine ouverte, mais fort bien aérée, avec sa kyrielle de plats exotiques et exquis, piquants, sucrés/salés, excitants, qui ravissent petits et grands.
Au menu, l’aubergine fumée et grillée, avec crème de tofu, samjang vinaigrette, sésame et cacahuète crumble, le fameux « KFC », signature de la maison, genre chef d’oeuvre de la street food, avec son « Korean Fried Chicken », sauce aigre douce, avec cacahuètes, radis en pickles, l’Egg Gochujang (œuf parfait salade de pommes de terre, lardons fumés et sauce gochujang), le kimchi de veau (tartare de veau, crème de kimchi et pommes pailles) font des entrées toniques, fines, savoureuses.
On embraye avec les coquillages miso (coques et palourdes dans une soupe miso avec tofu et herbes fraîches et bol de riz) ou le secreto de porc ibérique : un porc grillé avec sauce samjang et riz présenté dans sa cocotte fumante. On boit là dessus la bière Seoul Ale, fabriquée en France, en Touraine, côté Amboise, ou un cocktail, comme le « Soju mule » (soju, jus de citron, sirop, concombre stripper et ginger ale), avant d’achever en légèreté sur les glaces matcha et sésame noir. Vive Manoj l’indo-coréen!