Poya
« Val d’Isère : la Savoie nouvelle vague selon Poya »
« Poya » désigne la transhumance en savoyard. A cette table du soir, dédiée à la montée en alpage et à la « désalpe », créée par Charles Roux-Mollard qu’on a connu avec sa mère Brigitte au Signal, une jeune équipe s’évertue à faire bien et frais. Aux commandes, deux chefs savoyards nouvelle vague : Loïc Renand, le chef exécutif, formé notamment chez Troisgros à Roanne, Régis Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid, et qui fut le second de Jean Sulpice à Val Thorens puis à Talloires, est relayé sur place par Anthony Vial, venu lui du Chabichou à Courchevel.
Ils composent à quatre mains une symphonie rustico-raffinée très montagnarde. Dans un cadre boisé, avec son ambiance musicale un peu forte, ils proposent leur vision à eux de la Savoie d’aujourd’hui : comme le radis et beurre de sapin et agrumes, en guise de joli amuse-bouche, le pâté en croûte de Poya avec porc, veau, foie gras, pistaches et consommé d’oignons servi avec ses pickles de chanterelles ou encore la plaisante soupe à l’oignon façon Poya revisitée avec beaufort affiné 24 mois servi avec sa tranche de pain cuit au feu de bois confit d’oignons et jambon.
On ajoute des choses consistantes et fort bien mises comme l’omble mariné et fumé avec ses betteraves rôties à la braise, avec sa vinaigrette betterave, cassis et menthe, le solide paleron de bœuf confit à la mondeuse façon Rossini avec foie gras, truffe melanosporum et … beaucoup d’amour ou encore la pintade confite à l’huile d’olive sabayon au foin accompagnée de son céleri cuit au foin. Plus de jolis vins de partout à commencer par le blanc roussette de Savoie dit « Quintessence d’Altesse » du domaine des Orchis à Poisy.
Et, en issue, on craque pour le « souvenir d’enfance autour du miel », avec sa tuile façon « grillage » de miel, sa panacotta au serpolet, sa glace au miel, avec siphon au pollen citron vert. Une neuve table à découvrir, lors d’un voyage gourmand à Val d’Isère.