La Transmission d’Eliette Abécassis
La dernière fois qu’on a parlé d’elle, elle s’en prenait à l’époque et se moquait, avec sagactté, des instagrammables. Voilà Eliette Abécassis, l’auteur de Qumran et de Et te voici permise à tout homme, revenue à ses sources, rendant hommage à son père d’affectueuse façon. L’auteur de « rue des synagogues », talmudiste subtil, passeur des amitiés judéo-chrétiennes est loué ici dans son aspect de transmetteur de mémoire, penseur au long cours, exégète de la Bible et bourlingueur de tous les mondes. Entre Casablanca sa ville natale et le Maroc rural, en quête d’un saint improbable, Bordeaux, où il enseigne, Jérusalem où tous les chemins le ramènent, Strasbourg, son port d’attache depuis tant d’années, Eliette, sa fille aimante, raconte ses itinéraires. Scout, penseur, libre d’allure, qui n’hésite pas à s’opposer au vénéré maître de l’école Aquiba, André Neher, au fil d’une controverse, Armand Abécassis, alias Amran, son nom hébreu, alias Cèdre, son totem, est avant tout un homme de paix, de dialogue et de parole (s). Ce beau livre se lit comme un acte de foi, de fidélité, d’amour et d’amitié.
La Transmission, d’Eliette Abécassis (Robert Laffont, 248 pages, 19 €).