Le Kairn au Kaya
« Les Ménuires : les plaisirs du Kairn »
Le Kaya? On vous a parlé de cet hôtel de charme des Ménuires, côté Reberty, auquel le chef David Archinard, présent ici l’hiver et officiant l’été au Bailli de Suffren donnait une note gourmande. Repris par le groupe chamoniard Temmos, l’hôtel a enrichi sa déco, sobre jadis, plus cosy aujourd’hui. Tandis qu’en cuisine officie, depuis sept ans déjà, Stephan Demichelis, qui fut jadis à son compte à Vence, et a été formé chez les grands de son époque, comme Claude Peyrot au Vivarois à Paris, Jacques Maximin à Nice, Frédy Girardet à Crissier en Suisse, sans oublier Jacques Chibois à Grasse.
Il est également présent au Bailli de Suffren, jouant ici et là une carte bistronomique, séductrice, quoique sans tapage, sur un registre un peu attendu : truite fumée maison avec ses blinis de pommes de terre, potage cultivateur aux grattons de canard et croûtons, tourte savoyarde sauce mondeuse, salade de mâche, cabillaud rôti en croûte de chorizo et tian de légumes, filet de bœuf grillé à la moelle et fleur de sel ou encore tendre pluma ibérique grillée au feu de bois, sauce raisin frais et purée de céleri, ne sont pas mal, certes, même si l’on a le sentiment que ce technicien de talent, riche d’expérience et de talent, joue là nettement »en dessous de sa catégorie« .
Il s’agit, bien sûr, de faire plaisir à tous, avec une carte passe-partout qui annonce quelques « basiques » et des suggestions du jour qui la renouvellent à point. En dessert, sur un répertoire pareillement restreint, on a goûté la galette des rois traditionnelle – on y est venu le jour de l’épiphanie – et les oeufs en neige à la vanille de Madagascar bien plaisant. Sur une carte des vins éclectique, on a choisi, en optant pour la carte régionale, la mondeuse d’Arbin de Fabrien Trosset, fruitée, quoiqu’un peu courte. Bref, comme l’ensemble, pas mal, mais peut mieux faire… Service rapide et aimable, qui assume son rôle sans forcer la mise.