Le Refuge du Calvaire
« Megève : les petits plaisirs du Calvaire »
C’est l’une des petites perles cachées de Megève, à dénicher sur l’historique chemin du calvaire. Et c’est l’occasion d’une promenade au fil des stations de croix qui marquent le sentier pédestre du mont d’Arbois. Juste à côté de l’église,Carine et Stéphane Socquet accueillent avec gentillesse, gourmandise et modestie dans leur refuge, où le tout Megève vient se faire plaisir en catimini, à commencer par le couturier gourmand, Jean-Paul Allard, qui y vient en vélo et nous a refilé le tuyau.
Aux fourneaux, exerce Stéphane, pur megevan dont les parents possédaient jadis l’hôtel des Sapins. Ce Savoyard voyageur, formé jadis chez Sophie Bise à Talloires, a travaillé à Londres chez Phil Howard au Square, le deux étoiles Mayfair, avant de rejoindre le Landmark Hotel, puis d’exercer dans le Périgord noir au Vieux logis de Trémolat du légendaire Bernard Giraudel, enfin de revenir en Savoie au château de Candie à Chambéry, puis de revenir sur ses terres natales pour reprendre ce qui était une ferme-auberge et d’y jouer la cuisine du marché et les menus à prix doux.
Au menu, on se délecte de « bleu de Cordon », fromage très local d’un bourg voisin, en raviole avec ses coquilles Saint-Jacques au caviar Kristal , linguine en coques d’oignon rosé de Roscoff au lard paysan, parmesan, bouillon truffé, chou fleur rôti en croûte de sel, crumble de reblochon et beurre noisette en vinaigrette, omble chevalier au bouillon de poutargue au kombu royal, avec ses lentilles beluga aux olives noires, mais encore souris d’agneau de douze heures au jus truffé avec son jardin de légumes d’hiver ou encore d’un rognon de veau cuit dans sa graisse aux échalotes confites, vermouth rouge de Savoie et pommes grenailles.
Le miracle est que le menu du jour est à 24 € (vous avez bien lu!) et le grand dégustation à 38 €. Que les vins sont tarifés sans méchanceté aucune. Que les Socquet travaillent avec opiniâtreté et discrétion. Que le talent de Stéphane se révèle aussi avec sa « forêt noire » très artistique, avec griottines, crémeux chocolat, crème vanille, crémeux praliné, biscuit chocolaté. Et, côté vins, on ne se ruine pas avec le chardonnay IGP du domaine de Fechy et la mondeuse d’Arbin de chez Trosset qui se boivent à l’aise. Réservez ! Mais, surtout, n’en parlez pas à personne…