Au Café des Arts - musée Würth
« Erstein: un café au musée Würth »
Bâle a la fondation Beyeler, l’Alsace le musée Würth. J’allais dire : « l’incroyable musée Würth », tant sa situation, dans la zone industrielle d’Erstein, face à l’usine du même nom, a quelque chose d’insolite, voire de saugrenu. Mais il y a la logique implacable de Reinhold Würth, entrepreneur allemand de Künzelsau, dans le Land de Bade-Wurtemberg, qui reprit à 19 ans la quincaillerie paternelle pour la transformer en entreprise multinationale, leader mondial des produits de fixation et d’outillages, présente dans quatre vingt six pays, représentant quatre cent sociétés et regroupant soixante mille collaborateurs.
Accompagner sa filiale française à l’architecture élégante et fine, d’un musée conçu comme un coffre de béton laissant filtrer la lumière naturelle: voilà le travail réalisé en beauté par deux architectes d’origine lyonnaise, Clément et Jacques Vergely. Le résultat est saisissant. Mais, au-delà de la beauté du lieu, il y a les œuvres elles-mêmes qui donnent leur couleur au lieu. La collection Würth, qui se compose de 12000 pièces d’art ancien, (et surtout) moderne et contemporain, se promène, en quelque sorte, entre les diverses filiales et les autres musées (12 sans celui d’Erstein), notamment en Allemagne, en Espagne, en Belgique, en Autriche, en Suisse, aux Pays-Bas et au Danemark.
En ce moment, c’est Anselm Kiefer, ses graphies mêlées au plomb, ses fantaisies sur champ (chant?) de ruines, ses pieds de nez au nazisme, bras tendu dans des lieux insolites (place Bellecour à Lyon ou au bord d’un lac suisse), qui occupent le terrain. Le malaise, que suscite les travaux éclectiques de cet artiste allemand né en 1945 à Donaueschingen et résident à paris, est évidemment voulu. Mais c’est n’est pas de lui que je voudrais parler aujourd’hui mais simplement du Café des Arts qui propose, au rez-de-chaussée, une brève halte gourmande dans la promenade.
On goûte là une tarte au chocolat ou une charlotte aux poires, fort bien faites, en buvant, c’est rare dans nos musées, un café délectable. Le lieu mérite la halte paisible, tout comme le musée Würth avec ses fabuleuses collections et son magasin riche en jolis livres et objets de toutes sortes vaut un large détour et la visite appliquée.