Le Moderne
« Rethel : le sérieux du Moderne »
C’est la table sérieuse de Rethel, pile face à la gare. Ezio Bottoni, créateur de mode, lui a redonné du tonus et de la gaieté. Le cadre est pimpant, la déco soignée, les tables bien nappées, les robes façon Paco Rabanne du gourmand patron – qui n’oublie pas ses racines italiennes et place sur les tables son huile d’olive issue de sa ferme du Latium – détonnent. Bref, le lieu ne manque ni de chic, ni de gaieté.
Seul hic: le service a du mal à suivre et à faire face au succès. D’où l’attente entre les mets, le service des vins un peu olé olé (on vous propose en guise de « rouge léger » à partager une bouteille de saint nicolas de bourgueil déjà ouverte), le sentiment même d’être abandonné entre plats et desserts navre un prix. Mais la gentillesse générale est manifeste et l’ensemble de la prestation séduit sans mal.
Un petit air du Sud passe à travers la marmite de boudin de Rethel aux morilles, le sot-l’y-laisse de volaille de champagne en yakitori, l’Å“uf poché au maroilles de Nouvion, la cassolette de Saint-Jacques et gambas sauce homardine ou encore la côte de cochon ibérique de Bellota (un peu sec ce dernier, alors qu’il est de si bon cochon en terre d’Ardennes) et poivrons.
On y ajoute la jolie tarte Tatin aux pommes d’Ardenne, le champagne Deutz classic, le passito de Pantellaria de Carole Bouquet. Bref, il ne faudrait pas grand chose pour que le bonheur soit complet à Rethel. Généreux menus à prix doux.