Bellissima de Simonetta Greggio
Elle a quitté l’Italie, il y a déjà bien longtemps. A choisi la France, sa langue, ses circonvolutions, mais c’est pour mieux parler de ses racines; de ses origines, de ce pays qui fut celui de Mantegna et de Mussolini, des Brigades Rouges et de Berlusconi. Cette native de Padoue, dont on avait tant aimé l’Odeur du Figuier, raconte aujourd’hui sa vie personnelle, sa mère juive, ayant échappé miraculeusement à la déportation, un père beau et violent, travaillant au service d’un mystérieux « ingénieur », ses trois frères, leurs tentative de départ en vacances, son enfance nue, mais aussi, en parallèle, l’Italie des chemises noires, de la corruption, de la Mafia, des années de plomb, des attentats, du fascisme menaçant. Et c’est le 3e volet de cette « autobiographie de l’Italie » que poursuit la vive Simonetta Greggio, après Dolce Vita (1959-1979) et Les Nouveaux Monstres (1978-2014) (tous deux chez Stock, parus en 2010 et 2014), Dans une langue pure, déliée, elle conte et se raconte, entre aveu et mise à nu, récit et confession, douleur non feinte et règlement de comptes. Le lecteur est vite complice, ami, cousin, miroir, reflet de ce roman vrai qui vient du coeur.
Bellissima, Simonetta Greggio (Stock, 288 pages, 20€).