Dalia
« Paris 2e : Dalia, comme à Tel-Aviv »
Comme à Tel Aviv ou presque, mais à Paris ! Nous sommes chez Dalia (un prénom faisant référence à « l’olivier » ou à « la vigne » en hébreu) : sous ce nom, le jeune Benjamin Cohen a créé une table levantine qui ne nie pas son nom. La cheffe Or Bitan, native d’Israël, qui apprit le métier à Tel Aviv, avant de débarquer à Paris, chez Miznon rue des Ecouffes et Shouk rue de Lancry compose une carte vivante et fraîche. Sa cuisine ? Colorée, légère, végétale, légumière, bref tel-avivienne en diable avec des idées d’ici et de là, exprimant un bon condensé de ce qui se joue aussi sur tout le pourtour de la Méditerranée.
On grignote ainsi d’exquis mezze, comme le « muhammara« , un « dip » de poivrons rouges grillés et noix à goûter avec l’exquis pain pita (hélas servi froid), le classique et parfait houmous avec zaatar et huile d’olive, la divine salade cuite de poivrons, tomates et piments grillés, avant les vrais plats que sont le « sabich », ce plat national juif irakien qui fait fureur à Tel Aviv, mariant aubergine grillée, tehina (pâte de sésame), œuf mollet, salade arabe, mais aussi l’arayes, avec sa jolie pita grillée façon « croque » garnie d’agneau et bœuf finement émincés, joliment relevés d’oignons, menthe et jus de viande.
C’est vif, frais, bien vu. Et l’on a déjà envie de revenir pour le labné. Mais on ne fait pas l’impasse sur les exquis desserts, signés du pâtissier tel-avivien Noam Bechor : comme ce calorique mais généreux croissant perdu avec framboise, sauce dite secrète, glace vanille maison, rebaptisé, sur la carte, avec humour, »grosse cochonnerie« , le malabi ou mouhalabieh à la libanaise revu en pannacotta fraise et framboise, avec coulis de fruits rouges, pistache et coco ou encore le granola maison avec yaourt grec, figues et prunes, plus une mélasse de dattes à se pourlécher.
La carte des vins est, elle, franco-française – dommage de ne pas proposer de crus israéliens qui ont fait tant de progrès depuis vingt ans et qui ne sont pas tous hors de prix, loin de là ! – , mais le choix est de belle tenue et on se fait plaisir, sans casser sa tirelire, avec le clos des vins d’Amour du Roussillon ou le superbe rouge corse issu à part égale de nelliucio et de sciacarellu du domaine Giacometti cuvée des Agriates à Patrimonio, fruité comme l’onde.
Le service est vif, prompt, charmeur, faisant face au succès. Le vaste décor dans les tons roses et poudrés, ses chaises en rotin, qui peut accueillir 120 couverts, avec ses salles variées, sa terrasse, son comptoir/desserte face sa cuisine ouverte, ses tables contre la fenêtre, a du caractère et du répondant. Bref, voilà un événement appeler à durer…