Les Grandes Tables de la Dentelle

Les Grandes Tables de la Dentelle © Maurice Rougemont

Je rapproche de mes expériences bénéfiques récentes au Touquet celle vécue, il y a quelques mois, à Calais. C’était en compagnie d’amis du Comité Départemental du Tourisme du 62, à l’ouverture de la dernière en date des maisons conseillées par Alexandre Gauthier. Ce bon jeune homme qui a repris la maison de papa Roland (dont j’aimais tant le style régional allégé), y pratiquant la carotte dans tous ses états, les langoustines cuites/crues à la vanille et au galanga, les clams et couteaux avec grenade et mangue, l’émulsion aux œufs de saumon ou le pigeon bleu, bref du gadget et du sérieux, mêlé de façon parfois amusant, parfois séductrice, parfois moins, parfois plus, y joue le grand manitou conseilleur.

A Calais, c’était assez raté, quoique peu cher (mais c’est toujours trop cher quand c’est mauvais, comme dit l’autre). J’avais remisé, pour des raisons éditoriales, mes notes (du 23 novembre dernier) au frigo. Les voici brutes et franches, pour les lecteurs de ce blog. En espérant que, depuis, Alexandre aura rectifié le tir, desserré les boulons, sinon carrément pris la poudre d’escampette (il conseille ailleurs, dans la même ville, dans le centre culturel dit le Channel, établi dans les anciens abattoirs calaisiens, un bistrot rustique et régional, nettement plus charmeur). Je lui souhaite un bel avenir.

En attendant, voilà ce que j’avais noté et vous livre tout crûment:

« Le nom cadre mal avec le lieu. En fait de « grandes tables », on a  au coeur du musée vivant de la dentelle et de la mode, un snack blanc, plutôt frisquet, quoique sympa et relax, des menus gentillets et quelques idées instillées par Alexandre Gauthier. Le « wonder boy » de la Grenouillère à la Madeleine-sous-Montreuil a imaginé là, pour meubler les petites faims des visiteurs de ce haut lieu touristique et moderne, des mets gentillets pour ne pas dire moins.

On goûte ainsi sans ciller œuf brouillé aigre-doux croustillant (et servi tiède), (fade) cassolette de moules au cidre ou dorade aux cèpes (pas assaisonnés, hélas, comme le riz et les haricots verts qui l’accompagnent). La tarte au chocolat, elle, est carrément dure comme du carton-pâte et la dentelle de noisette avec glace chocolat et vanille est simplement acceptable. Le service, lui, a l’air de s’ennuyer sec et d’à peine comprendre ce qu’il sert. Bref, on espère qu’Alexandre va remettre de l’ordre de cette maison ou enlever son nom d’une carte bien en dessous de sa réputation »

Les Grandes Tables de la Dentelle © Maurice Rougemont