Les Amis des Messina
« Paris 2e : l’Italie des Messina côté Ignazio »
Vous vous perdez avec les Messina ? C’est normal, ils sont trois, cumulent les adresses, publient des livres, voyagent. Le cadet, Giuseppe, est présent dans le 16e, qu’il colonise entre Auteuil et Passy, jusqu’à la place Victor Hugo: Non Solo Cucina, Non Solo Pizze, Pane e Olio, c’est lui. La soeurette Rosangelina gère désormais l’enseigne du 204 rue du Faubourg Saint-Antoine, dans le 2e, où nous connûmes l’aîné Ignazio. Ce dernier, qui a publié récemment un beau livre évoquant l’âme de la Sicile, tient aujourd’hui les Amis de Messina au 81 rue Réaumur, la première maison familiale, devenu son bastion, son « flagship », comme disent les anglo-saxons, même lorsqu’il est en voyage.
La maison ouvre tous les jours, a l’allure d’un grand loft, plaisant et gai, accueille couramment plus de cent couverts dans ses salles variées. La déco est chaleureuse, avec ses airs de bibliothèque chaleureuse, d’atelier d’artiste. La cuisine est ouverte. Les livres traînent ça et là , comme des indications ou des invites. La carte qu’on y propose n’est pas spécialement sicilienne, même si les Messina sont tous originaires de Cefalu, mais bien dédiée à toutes les saveurs de la Botte avec ces exquis poivrons marinés à l’huile d’olive aux pistaches de Bronte, ces aubergines grillées à l’ail, vinaigre et menthe, cette foccacia ou ce « pani cunzatu », rustique, farci de pecorino et anchois, et, bien sûr, cette pizza à la coupe, à la romaine, dont une exquise Margherita, avec tomate, mozzarella fior du latte, origan et basilic.
Ls pâtes (spaghetti aux palourdes, linguine au pesto de fenouil sauvage, anchois à l’huile et chapelure toastée, penne ou mezze maniche façon carbonara avec guanciale et pecorino) sont bien cuites (pas trop) et généreuses (presque trop…, alors qu’en Italie on ne sert jamais d’assiettes débordantes). le choix de vins de la botte est fort bien vu, comme cet exquis chianti classico bio de chez Majnoni Guicciardini.
Et les douceurs ne déçoivent guère : jolies glaces artisanales, dont l’exquise baci chocolatée, que l’on peut se faire servir en affogato, avec un exquis café, panna cotta à la pistache ou encore torta della nonna (dit Mamma Lina), fine brioche crémée. Un seul reproche : le service, qui fait ce qu’il peut pour résister au succès maison, mais qui provoque parfois des attentives inconsidérées entre les plats. Mais que la gentillesse et le sourire rattrapent sans mal. E viva Italia chez les Messina !
Rosangela est la femme d’Ignazio