Octave au Domaine de Primard
« Guainville : Octave et le bonheur des simples »
C’est comme un bonheur aux champs, un lieu magique, dans une ancienne demeure du XVIIIe siècle, avec son beau jardin sur l’Eure, ses chambres soignées, son spa, ses grands arbres et ses parterres de fleurs bichonnés à l’envi. La maison, rénovée et agrandie par le duo des domaines de Fontenille, Frédéric Biousse et Guillaume Foucher, administré par Laurent Branover, est un lieu parfait pour un week-end d’amoureux. On vous reparlera très vite de la partie hôtelière, divine, et de sa table gastronomique, nommée Eglantine, signée, comme le reste par Eric Fréchon et son chef ici même Yann Meinsel, qui travailla longtemps avec Jean-François Piège. Pour l’heure, on vous envoie aux plaisirs simples – quoique pas de tant que ça – du bistrot champêtre nommé Octave.
Un jeune service plein d’enthousiasme vous apporte là des assiettes exquises: aubergine grillée au feu de bois, tomate et burrata, maquereau au vin blanc en gelée et crème de raifort (superbe!), artichaut cuit entier avec salade de haricots verts et noisettes torréfiées ou encore escargots de pays à la tomate, gratinés légèrement au beurre de persil et ail. C’est vif, drôle, enlevé, très « Frechon manière Lazare », façon canaille chic, qu’on connait aussi à Megève à la Ferme Saint-Amour et à Saint-Tropez à La Petite Plage.
Un rien gavroche aux champs, subtilement bucolique et savoureusement champêtre: on raffole de ce style faussement simple, chic mais rustique avec un sens du goût sans faille. Les plats de résistance se nomment fish & chips sauce aux épices tandoori, fricassée de volaille au vinaigre de cidre et champignons (la Normandie commence à 2 km!), saumon au beurre de sarrasin et jus d’herbes potagères ou encore rognon de veau en cocotte Staub, flambé au cognac, sauce moutarde à l’ancienne flanquée d’une purée néo-robuchonienne et fraîche salade composée.
Il y a encore les belles viandes à la cheminée, dont cette entrecôte « bleue, mais chaude« , qui fit se pâmer d’aise notre vénéré confrère et vieil ami Maurice Beaudoin du Fig’Mag. On boit là dessus les jolis vins de Fontenille, un rosé au nez de figue, un rouge plein de fraîcheur et de fruit, où syrah et grenache dansent la sarabande, jouant le bel équilibre dans la cuvée Alphonse. Et, en dessert, on ne loupe pas le millefeuille vanille et caramel avec son feuilletage craquant façon arlette, digne de celui créé par le regretté Laurent Jeannin jadis au Bristol – c’est dire ! Mais la soupe de cerises aux éclats de pistache avec sa glace vaille est également splendide. Réservez! Il y a du monde…