L'Atelier Ramey
« Paris 18e : les bistronomes de la Rue Ramey »
Un bon bistrot de Montmartre décrypté par notre communiquant Benjamin Berline, gourmand bavard et voisin de la Butte. On l’écoute…
Ayant élu domicile rue Ramey, artère pentue devenue gourmande dans ce coin mouvant de la Butte, cette table bon enfant joue la carte de la bistronomie de bon ton, faisant la part belle aux produits bien sourcés, aux légumes de saison, tirant vers le registre canaille et la tradition revisitée. Le décor néo-industriel mêle briques, pierres apparentes, touches boisées, cuisine ouverte, zinc métallique sur lequel trône un salomon de Saint-Mont de Plaimont annonçant la couleur.
On apprécie l’accueil avenant et enthousiaste de Dani, pétillant maitre des lieux, qui déclame avec ferveur les propositions du moment, vantant les vignerons de son cœur au sein de ce lieu épicurien façonné par ses soins. Ce sémillant patron, passé par les « bistrots pas parisiens » d’Hakim Gagaoui, a pris le chemin de l’Auvergne et de ses volcans à l’Auberge du Mont Dore avant d’initier cette aventure gourmande en compagnie de Nicolas Boissière, formé chez Robuchon et ex chef du Barbezingue à Châtillon et de l’Os à Moelle dans le 15e. Ce dernier, parti mais jamais loin, garde en bon voisin un oeil sur la maison qu’il a lancée.
Dans l’assiette, point d’artifices mais une cuisine sincère se revendiquant volontiers de l’école Camdebordienne, aux accents du Sud Ouest avec une carte courte qui va à l’essentiel. Fine soupe de poissons aux croûtons craquants et comté fondant, exquis poulpe, croustillant et moelleux, paré d’un houmous fin et crémeux ou délicat oeuf parfait escorté de poivrons doux confits et beurre de nage au romarin. A marier avec les bulles florales d’une coupe de Prosecco Corner ou d’un étonnant chardonnay côté Beaujolais de la cave du Père Manu, à la texture ample et aux arômes complexes de pêche, pamplemousse et vanille.
En plats de résistance, superbe quasi de veau rosé et sa poêlée de légumes estivale, craquant lomo de cochon d’Eric Ospital fricassée de champignons et délicieuses pomme de terre grenailles mais aussi des inspirations marines bien senties comme ce lieu jaune de ligne à la plancha et sa mousseline de carottes fenouil. Au gré des envies, on arrose le tout des notes poivrées de ce terrien et racé Terres d’Argiles toujours de chez ce cher Père Manu (33€ le flacon) ou du gouleyant et rustique Chinon du domaine Jaulin Plaisantin (28€).
Lorsque l’on prend la direction de la cuisine qui s’agite en bout de salle, on découvre l’histoire singulière de Smaïl Ourrad, kabyle issu d’une famille de bijoutiers, profession qu’il a exercée jusqu’à ses 28 ans, pour ensuite passer par mille métiers avant de trouver sa vocation ici-même, formé par Nicolas. Ce vrai passionné, lauré du titre de Maître Restaurateur, revendique l’héritage conjoint d’Auguste Escoffier et de Paul Bocuse. Après un détour par les belles pâtes du voisin « Fromages & Ramages », on craque pour la quenelle de chocolat Valrhona avec sa crème anglaise safranée à la vanille de l’île Maurice, la panacotta coulis de fruits rouges ou le régressif riz au lait, caramel au beurre salé et tuile à l’orange.
Ambiance conviviale, agréable terrasse qui s’étire en contrebas de la calme rue Nicolet, honnête rapport qualité prix avec en prime une carte des vins attrayante à prix justes. Plus, en annexe, une cave à manger et un bar à vins aux accents nature.
Ma fille et moi avons apprécié l’accueil, la convivialité et le menu. Nous nous sommes régalées avec des plats aussi agréable à regarder qu’à déguster. Pour les vins, rien à dire sinon qu’ils sont bons. Je retournerai avec plaisir dans ce lieu très agréable. Merci à toute l’équipe pour ce moment très agréable.
Belle decouverte de ce debut dannee ou mes papilles ont ete charmees du debut a la fin. En plus dun accueil charmant et dun service attentif, ce restaurant merite plus que le detour. Un abonnement serait la recompense meritee des talents du chef. Je le recommande chaleureusement a tous les gourmets.