Ischia par Cyril Lignac
« Paris 15e : un été italien chez Ischia »
C’était le Quinzième Attitude, puis le XVe tout court. C’est devenu Ischia, la table italienne du moment. Il faut s’armer de patience pour trouver une place, à l’intérieur, coloré façon terra cotta, sur la grande terrasse ombragée. Les « vieux » complices maison sont au rendez-vous. Benjamin veille le service avec sûreté et sourire, Jonathan conseille les vins avec science, comme un blanc vermentino de Toscane au verre ou un rouge Chora plein de fraîcheur en direct de Calabre.
L’enseigne est dédiée à la belle île proche de Capri, vers Naples. Il y a quatre italiens en cuisine. Mais on sent bien que tout est calibré, verrouillé, bien sourcé, par le maestro lui-même. On vient là céder aux plaisirs italiens version relaxe pour lesquels Cyril Lignac lui-même a éprouvé un coup de cœur et qu’il nous fait à son tour découvrir.
Pizzetta tomate, fior di latte et basilic, avec sa pâte fine et craquante, à partager en liminaire, puis encornets grillés, tomates, salami, crème « ‘nudja« , la saucisse de Calabre pimentée, anoli (les ronds ravioli) farci de ricotta de bufflonne, relevés d’un beurre de citron à la sauge ou encre tagliatelle al ragù, avec sa sauce tomate façon ragoût cochon, pecorino.
C’est de la cuisine italienne façon « casa linga » ou « arte povera« , pile comme on l’aime. Que les Italiens eux mêmes qualifieraient de « semplice ma buono« . On y ajoute d’exquis desserts comme la glace à l’italienne, fleur de lait turbinée, avec abricots vanillés et crumble amande, ou encore le sorbet citron de Sicile et fraîches fraîches. Mais le baba au limoncello a également fière mine. Voilà, en tout cas, de quoi se donner de belles envies de voyage sur la côte amalfitaine, quelque part entre Sorrente et Ravello.