Adélaide de Clermont-Tonnerre ou le retour du romanesque
Un livre pour l’été, un roman de vacances, parfait pour la plage, une ode au cinéma, un plaidoyer pour le romanesque : il y a tout cela dans le troisième roman d’Adélaide de Clermont-Tonnerre (Fourrure, Le dernier des nôtres). Les héros? Des personnages éminemment romanesques ou même cinéphiliques : Edouard Vian, producteur et réalisateur, Laure Brankovic, scénariste, couple terrible, marié trois fois, divorcé trois fois, leur fils unique Oscar, scénariste lui même, qui n’a pas trente ans, tente d’échapper à leur emprise, tout en essayant de les réconcilier, de les unir à nouveau. Laure sait qu’elle est malade et condamnée, se confie à son fils sous le sceau du secret. Edouard ignore tout, vit à cent à l’heure. Partage ses jours et ses nuits avec une maîtresse russe, Natalya, trop jeune, trop belle pour lui.
ll va changer de vie. Oscar, rencontre Aurélie, scénariste elle aussi, blessée par la vie, qui imagine un film sur W, producteur américain, prédateur et tycoon aux pouvoirs dangereux. Laure va les aider à ficeler le scénario. Le film se fera-t-il, malgré les menaces les plus dangereuses? Le roman file à grande vitesse, les pages se tournent avec aisance, les scènes jouent entre humour et romantisme, drame et résilience. Les paysages changent : Paris, la Grèce, l’Italie, la Côte d’Azur, Paris encore, Cannes, le Mexique, Moscou. La tête du lecteur tourne. Pas le temps de s’ennuyer. Mais on marche. Un drame au passage dans le Beaufortain côté Roselend semble freiner le récit… qui continue de plus belle. Une révélation finale redonne du sens aux énigmes semées en chemin. Mais on ne va pas tout vous dire. Bonne lecture à tous avec ce « page turner » élégant et décomplexé. Et belles vacances à tous !
Les jours heureux d’Adélaide de Clermont-Tonnerre (Grasset, 440 pages, 22 €).