Les lendemains de Mélissa Da Costa

Article du 19 mars 2021

Résilience : c’est le maître mot qui relie entre eux les livres de Mélissa Da Costa. Cette jeune auteure qui n’en est qu’à ses débuts – on avait salué comme il se doit son premier roman, Tout le Bleu du Ciel – , qui a très vite conquis public et critique, autour d’un « road trip » dans les Pyrénées sur plus de 600 pages, suivant une fuite en duo au-delà de la mort, d’un jeune homme gagné la maladie d’Azheimer et sa non moins jeune compagne de voyage. Son second opus, paru au début de l’an passé, vient de paraître en poche.

C’est l’occasion de le saluer avant que ne paraisse le 3e annoncé pour fin avril. « Les lendemains » : c’est la rédemption d’Amande, mariée à Benjamin, qui attend une petite Manon, à Lyon, et se retrouve, au tout début du livre, seule, dans une maison sans cachet, ni charme ni apprêt, près d’une forêt en Auvergne. On va vite comprendre pourquoi. Mélissa Da Costa sait prendre son temps, ménager ses effets, contourner les obstacles d’une fiction qui ressemble à la vie ordinaire.

Son héroïne, blessée, meurtrie, solitaire, fuyant la compagnie bruyante comme la lumière, va découvrir peu à peu, pas à pas, grâce aux cahiers de Mme Hugues, sa prédécesseurs ici même, ses notes horticoles, son livre de recettes, ses conseils de jardinage, l’esquisse d’une vie neuve. Elle va coller à cette nature qu’elle découvre, y puiser les sources d’une retour à la vie, revenant peu à peu au jour, acceptant les autres. Délicatesse, subtilité, clarté : on connaissait tout cela dans « Tout le Bleu du Ciel ».

On les retrouve là sans surprise, ici-même, mais avec déjà le signe d’une reconnaissance. Le personnage d’Amande, celui de Julie, la fille de Madame Hugues, qui l’aide à se retrouver, ses beau parents, Anne et Richard, ses beau-frère et belle-sœur, Yann et Cassandra, les élèves de Benjamin, à la MJC de Lyon, qui vont l’aider à reprendre pied, sont des figures prenantes et prégnantes. En tout cas, fort réussies, de ce monde en vase-clos, d’où, peu à peu, surgit l’espoir et l’esquisse d’une renaissance. Voilà, une fois de plus, un livre qui fait du bien.

Les lendemains de Mélissa Da Costa (Albin Michel, 349 pages, 17,90 €).

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Publié le 19 mars 2021 par

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