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Montlivaut : Christophe Hay chez soi

Article du 14 février 2021

Christophe Hay et la box © GP

Il est le veilleur du Val et du grand fleuve, qui coule à deux pas de son beau village, où il anime à la fois sa grande table contemporaine et son bistrot au charme rustique. Même il s’apprête, dès 2022, à déménager dans un ancien hôpital de Blois, dont il fera son neuf domaine de luxe, avec hôtel, spa, brasserie, restaurant chic et kiosque à pâtisserie. Pour l’heure, chez lui, à l’enseigne de la Maison d’à Côté, en chambre, car l’hôtel est ouvert, ou chez vous, car son formidable menu à 34 € est proposé à emporter (en « click & collect » comme on dit aujourd’hui), les merveilles de Christophe Hay se renouvellent, même en temps de semi-confinement.

Truffe, cerfeuil, héliantis © GP

Lorsque les restaurants demeurent fermés, le guetteur du Val de Loire continue de veiller sur votre gourmandise. Elu cuisinier de l’année au Gault-Millau 2021, bouillonnant deux étoiles, ayant la visite du patron du guide rouge venu se cultiver sur les poissons du fleuve roi, Christophe Hay est bien ce cuisinier dans le vent, à la fois les yeux ouverts sur le vaste monde et brillamment locavore, à l’écoute de son terroir, comme du monde qui va.

Tartare de wagyu, jaune d’œuf en aigre-doux, carotte © GP

La planète gourmande n’a pas de secret pour ce ligérien envoyé jadis par Monsieur Paul, alias Paul Bocuse, travailler sous son label en Amérique. Revenu au pays, Christophe n’a eu de cesse de labourer son terrain, planter ses semis, instituant une chaine gourmande qui couvre quasiment tous ses besoins. Le boeuf wagyu, venu du Japon, élevé en musique et massé par un paysan aux abords, la truffe récoltée par un producteur de Sologne des abords du grand château voisin, à Mont-près-Chambord, les légumes d’ici, le saumon, le sandre, le brochet, le silure et trente autres espèces souvent méconnues, comme l’aspe, indiquent qu’ici le Val de Loire est une terre éminemment gourmande.

Silure, raviole, pochouse © GP

Ce que l’on goûte ces temps-ci ici, au gré d’un menu qui constitue une des stars du genre « à emporter » : la superbe truffe noire de Mont-près-Chambord, déjà citée, mariée d’exquise façon, au cerfeuil et à l’héliantis, le tartare de bœuf wagyu au jaune d’œuf en aigre-doux et carottes, l’exquise raviole de silure, avec radis noir, sa quenelle et sa soupe de poisson façon pochouse, la géline de Touraine en poitrine et tourte aux salsifis, oignons rouges comme un chutney et pourpier.

Géline de Touraine © GP

Que du bonheur, qu’on arrose d’un fringant montlouis les Bournais de chez François Chidaine et d’un plantureux bourgueil du domaine de Plantier « les Marsaules » de chez Gauthier à Benais, pour demeurer dans l’esprit du pays ligérien. On achève sur ce chef d’œuvre vif, frais, fruité et soyeux, que constitue la poire beurré Hardy, avec le biscuit Joconde au miel et son gel de pollen. Vive Christophe Hay, prince de Montlivault, vive la Loire, douce, gourmande, tranquille, éternelle !

Poire beurré Hardy, miel, pollen © GP

Christophe Hay « La Maison d’à Côté »

25 route de Chambord
41350 Montlivault
Tél. 02 54 20 62 30
Menus : 42 (déj.), 98, 139 € 34 (« click & collect »)
Carte : 180 €
Fermeture hebdo. : Mardi (sep.-avril), mercredi
Site: www.lamaisondacote.fr/maison

A propos de cet article

Publié le 14 février 2021 par

Montlivaut : Christophe Hay chez soi” : 1 avis

  • Thomas

    Du saumon, vous êtes sûr Gilles, où serait-ce l’effet d’un verre de Gamay de bouze chez ‘Henri » ?
    Et vous ne parlez pas de la Maserati « locavore » garée devant !!!

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