Le Girelier

Aimé Stoesser © Maurice Rougemont

Soyons partial. J’aime bien Aimé Stoesser. Ce natif de Saint-Louis (Haut Rhin et non Missouri), qui a travaillé à la Réserve à Avoriaz, avant de rallier St Tropez, via Ramatuelle et les Moulins selon Christophe Leroy, s’est tellement bien adapté au paysage local, qu’on finirait par le prendre pour un vrai Tropézien. Ce luron sérieux qui reçoit en costume sombre et chemise blanche à boutons de manchette, accueille un public ultra chic ou pas du tout, mais qui n’aime guère s’habiller. Bref, il a su s’assouplir, coller à l’ambiance lénifiante du port. Reprenant pour le compte d’Annie Famose ce qui est depuis belle lurette la table sérieuse du port, il a su mixer avec talent la rigueur du Grand Est avec la sérénité relax du Grand Sud.

Bouillabaisse du Girelier © Maurice Rougemont

En cuisine, deux gars d’entre Vosges et Rhin, David Didelot, natif d’Epinal, et Laurent Simon, de St Louis (qui a notamment pratiqué les cuisines de Frédy Girardet à Crissier et des Haeberlin à Illhaeusern), se relayent en duo pour offrir le plus sûr de la marée à une clientèle pas si touristique que ça. Faites comme Jacques Chirac et François Pinault qui viennent discrètement goûter la bouillabaisse la plus régulière de ses parages convoités ainsi que des moules marinière faites dans les règles. On ajoute que la poêlée de seiches en persillade et le loup à la plancha y sont fort recommandables. Quant aux deux menus maison, ils constituent des cadeaux véritables. Hop là, vive Saint-Tropez, comme on dit en Alsace !