Lisez la Daas!

Article du 8 décembre 2020

Jeune, belle et passionnée, native de banlieue et « petite dernière » d’une famille nombreuse franco-algérienne de Clichy-sous-bois, asthmatique, musulmane et lesbienne, revendiquant sa singularité avec force et évidence, elle est l’une des révélations de la rentrée avec ce premier roman cinglant où l’autofiction prend la forme d’un monologue répétitif et lancinant. Chaque chapitre de son livre commence par une affirmation de l’identité de l’héroïne, comme un double de l’auteur : « Je m’appelle Fatima. Je porte le nom d’un personnage symbolique de l’Islam », ou bien « Je m’appelle Fatima Daas. Mon père s’appelle Ahmed. Ahmad : digne d’éloges. Ma mère, Kamar, la lune », ou encore « Je m’appelle Fatima Daas. Je porte le nom d’une Clichoise qui fait plus de trois changements pour aller à l’université. », mais aussi « Je m’appelle Fatima Daas.  Je suis française d’origine algérienne. Mes parents et mes sœurs sont nés en Algérie. Je suis née en France. Mon père disait souvent que les mots c’est « du cinéma », il n’y a que les actes qui comptent. » On a envie de citer à l’envi ce qui pourrait relever du « rap », du « slam », de l’incantation lyrique, de la poésie élégiaque et se déroule comme un récit haletant, entre aveu et confession. Il y a là une écriture vibrante, un rythme fringant, bref un ton qui ne peut laisser indifférent. Lisez la Daas!

La Petite Dernière de Fatima Daas (Notabilia, 188 p., 16 €)

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Publié le 8 décembre 2020 par

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