Smørrebrød
« Clermont-Ferrand : un Smørrebrød très français »
Le cadre dans le vent, au design scandinave, explique le nom du lieu, comme le petit menu du même nom qui propose des sandwiches ouverts, à la façon de ce qui se propose à Copenhague. Reste que le registre de Jérôme Bru, tarnais élevé en Vendée, ayant voyagé à Valence, chez Anne-Sophie Pic, et en Bourgogne, à l’Hostellerie de Levernois, est franchouillarde avec de belles idées venues d’ailleurs.
Le jambon persillé bourguignon maison, avec sa jolie crème moutardée et son chou rouge en aigre doux, le velouté de cèpes en amuse-gueule, le risotto de chou fleur au jaune d’œuf confit, anguille fumée et beurre noisette, comme le velouté de courge au lait de coco avec son tempura de cabillaud curry font des mises en route bien plaisantes.
On aime encore la fregula sarda, avec châtaignes, bouillon d’oignons ou encore l’omble chevalier cuit à basse température, avec sa cocotte de sarrasin, girolles et potimarron, plus un culotté beurre blanc au jus de pommes fermie. Le service traîne un peu, les serviettes en papier gagneraient à être remplacées par du tissu. Et le choix de vins au verre vogue en tout sens en oubliant un brin l’Auvergne. Dommage…
Le petit tressaillier blanc du domaine des Bérioles dans l’Allier, issu de magnum, n’est pas terrible, manquant de nez et de fond. Le gamay de l’Ardèche dit « Souvenirs » de Sylvain Badel est nettement plus séducteur. Et, in fine, les jolis desserts mettent tout le monde d’accord. Comme le flan parisien avec sa compotée de fruits d’automne et la poire belle Hélène avec sa sauce chocolat, sa glace vanille, son short bread. Voilà, en tout cas, une adresse à suivre et qui donne, avec verve, le « tempo » gourmand du Clermont qui bouge.