Château Tour des Gendres

Luc de Conti © GP

Star de son appellation, largement prisé de la belle restauration, Luc de Conti, qui exploite cinquante hectares avec passion en famille, dans le beau domaine de la Tour des Gendres, s’apprête à passer la main et à prendre une retraite bien méritée, même s’il n’a pas soixante ans, au soleil de Sicile, renouant avec la Botte des origines. Ce petit-fils d’immigrés italiens ayant fui la Vénétie gagné par le fascisme dans les années 1920, au début du régime mussolinien, est devenu ce Bergeracois passionné défendant son terroir avec vigueur et chacun de ses cépages avec fierté.

Moulin des Dames © GP

Il multiplie les cuvées avec malice, se méfie du bois (« ça n’apporte pas grand chose et me gâte le goût de mes vins« ), exaltant le terroir, prônant les rendements mesurés en fonction de la taille des plants suivant l’équilibre agronomique des parcelles – il vante la taille en guyot simple pour une densité de 6300 pieds/ha. Chacun de ses flacons, joliment étiquetés, livre des instants de haute tenue. Une dégustation chez lui? Forcément homérique avec de hautes cuvées par cépages, ainsi l’hommage raisonné au sauvignon en majesté, l’exaltant en légère surmaturité dans la cuvée dite du « Moulin des Dames » ou celle, somptueuse, nommée « Anthologia »(AOP Bergerac sec).

La gloire de mon père © GP

Le cabernet franc prend sa belle mesure avec « les Anciens Francs »(AOC Côtes de Bergerac Rouge), tandis que le mariage du cabernet sauvignon et du cabernet franc avec le merlot et le malbec livre une franche expression avec « la gloire de mon père » et que les cépages oubliés ont toutes leur place avec « la vigne d’Albert », AOP Bergerac Rouge. Et l’élégance de la « cuvée des Conti » (AOP Bergerac Sec, 50% sémillon, 40% sauvignon et 10% muscadelle, sur sol argilo-calcaire) explique le succès et le charme de la maison. Voilà un domaine à ne pas oublier sur la route des vins de Bergerac !

En cave © GP