Al Mankal
« Paris 16e : le Liban d’Al Mankal »
Il a dû couper, élaguer, raboter le cèdre du Liban, qui ornait son jardin en terrasse, mais gênait un voisin et lui obstruait la vue sur la Tour Eiffel. Antoine Daccache, lui, demeure solide comme un chêne ou un cèdre, assurant, depuis deux décennies, l’hospitalité libanaise face aux quais de Seine, sur l’emblématique avenue de New York. Son mezzé froid et chaud respecte le geste artisan, comme les produits du moment, les salades du marché, les idées de cuisine de toujours.
Des exemples ? Le houmous le plus fin qui soit, le mouttabal – la purée d’aubergines -, le taboulé, la divine moussaka avec oignons confits, tomates et aubergines, le hindbeh (épinards poêlés), les feuilles de vignes farcies, la fine purée de lentilles avec les oignons frits, l’origan au zaatar et huile d’olive, ou chaud, les kebbés végétariens ou à la viande, les makaneks, ces petites saucisses d’agneau épicées, les falafels, les fatayers (chaussons aux épinards), comme les chich taouk (les brochettes de volaille) servis avec une crème d’ail émulsionnée ou encore le kebbe nayé (le fin tartare d’agneau épicé) séduisent avec force.
On ajoute l’arak Brun de la Bekaa qui passe là dessus avec adresse et légèreté, avec son joli goût anisé. Plus les douceurs, comme l’osmaliyeh ou cheveux d’anges, les fins feuilletés à la pistache, l’assiette de fruits frais avec le melon, les framboises et la pastèque. Idéal pour achever en douceur et se dire qu’à table la paix serait signée depuis longtemps au Proche Orient.