Bénie soit Sixtine de Maylis Adhémar
Voilà un premier roman en forme de thriller mystique ou comment Sixtine, jeune fille catholique traditionaliste, issue de la bourgeoisie du Grand Ouest, destinée à enfanter dans la douleur et à procréer, dans une famille plus intégriste encore, et dont elle constitue la dernière recrue, va s’efforcer de cheminer vers sa liberté. Mariée selon sa volonté et celle de sa mère au brillant rejeton des Sue de la Garde, Sixtine va d’abord suivre le rite et le rythme difficiles qui lui sont imposés, avant de trouver des raisons de se révolter. Quand les siens se battent violemment contre le « mariage pour tous » et combattent pour leurs idées extrême-droitières allant jusqu’au meurtre, elle se fraie sa propre route. Entre le coeur de Nantes et les parages du Rouergue, sans omettre des lisières secrètes qui lui permettent de remonter le fil de ses origines troubles, avec l’histoire de sa grand-mère en filigrane, cette héroïne pas comme les autres retient le lecteur vite complice. Ecriture sèche, sans fioritures, ni recherche d’aucune sorte au service d’un récit mené tambour battant : voilà une entrée en littérature discrète, sage, probe, d’une efficacité sans tralala.
Bénie soit Sixtine de Maylis Adhémar (Julliard, 297 pages, 19 €).