Sacrée enfance !
Le propos de ce livre peut se résumer en une phrase : comment un enfant battu de la bourgeoisie versaillaise devient un mari violent. Ce premier roman en forme de dénonciation vigoureuse, qui débute brièvement en tribunal, puis prend son temps pour raconter l’éducation puis les diverses étapes de la vie de notre héros, en chapitres rythmés (« enfance », « adolescence », « jeunesse », « mariage », « jugement »), sans omettre les vacances dans la maison de famile, les week-ends en Sologne, avec une écriture sèche, témoignant d’une belle économie de moyens, s’inscrit dans une lignée d’ouvrages sur l’enfance malheureuse, de « Vipère au Poing » à « Orléans ». Mais une tonalité moderne, franche, personnelle, à l’heure du « mariage pour tous » et de ses irréductibles adversaires, lui font rendre un son neuf. Voilà un livre prenant, remuant, dérangeant, qui ne laissera personne indifférent.
Sale Bourge de Nicolas Rodier (Flammarion, 214 pages, 17 €).