Les chuchotis du lundi : Edouard Loubet vend son empire provençal, Cédric Moulot rachète le Saint-Sépulcre à Strasbourg, Julien Lefebvre débute à Honfleur, la nouvelle donne de Cordeillan-Bages, les Bretons d’Alsace, Pierre Ferchaud revient à Saint-Tropez

Article du 17 août 2020

Edouard Loubet vend son empire provençal

Edouard Loubet en famille © DR

Il vend son empire, mais n’abandonne pas la Provence. « J’ai été le plus jeune à obtenir une étoile – à 25 ans – et je suis le plus jeune à vendre – à 50 ans « , dit-il en riant. Il avait mis en vente à la fin de l’an passé son mini-empire du Luberon du domaine de Capelongue à Bonnieux, à la fois Relais & Châteaux, table deux étoiles, maison d’hôtes, bergerie et table d’hôte, la Bergerie. La passation de pouvoir avec son ancienne équipe qui demeure en place se fera le 30 septembre. Edouard Loubet, qui avait démarré il y a un quart de siècle au Moulin de Lourmarin, a vendu ses propriétés (mais prend soin de garder son nom) au groupe les Hotels d’en Haut, qui possède notamment les Trois Vallées à Courchevel, l’Alpaga à Megève et le Fitz Roy à Val Thorens… là-même où démarra, dans l’hôtellerie de luxe et de montagne, la famille Loubet. Edouard qui est à la fois conseiller du M à Megève, consultant à l’Alpette sur les hauts de Rochebrune, se lance dans un projet à Val d’Isère, mais rejoint d’abord sa petite famille à Manigod, du côté du col de la Croix-Fry. Reste qu’il pourrait rouvrir d’ici deux ans quelque chose en montagne, côté Sud, « avec une belle vue« , dit-il, « entre la Corse et Crozes-Hermitage« .

Cédric Moulot rachète le Saint-Sépulcre à Strasbourg

Cédric Moulot et Claude Fricker © DR

On croyait qu’il allégeait son empire et voilà qu’il le complète avec une belle acquisition. Propriétaire du Crocodile et du 1741, deux tables de haut niveau, d’une winstub historique, le Tire-bouchon, d’une brasserie populaire, le Stadtwappe, alias « les Armes de Strasbourg », d’une guinguette champêtre, la Vignette de la Robertsau, enfin d’un restaurant/salon de thé central, le Dôme, Cédric Moulot vient d’acquérir une institution de la winstub strasbourgeoise proche de la cathédrale : le Saint-Sépulcre, que rendit célèbre la famille Lauck avec son jambon chaud et son vieux poêle. Repris sept ans durant par Claude Fricker, dans un cadre modernisé, mais avec un registre culinaire très respectueux des recettes d’antan, le lieu rouvre le 18 août, après la passation de pouvoir,  sous le label « CM Collection« , par Cédric Moulot qui s’apprête à en refaire un nouveau repaire de la tradition alsacienne au coeur de Strasbourg. A suivre vite!

Julien Lefebvre débute à Honfleur

Juiien Lefebvre © GP

On l’avait perdu de vue à Cordeillan-Bages où il avait, très vite, gagné une étoile et en guignait deux. Mais le vent a tourné et de Gironde, Julien Lefebvre est revenu dans sa Normandie natale. Ce surdoué natif de Lisieux a été formé à Londres à la Cave de Didier Mayeux, puis au Casino et au Normandy à Deauville avec André Plunian. Passé au Pré Catelan, sous la gouverne de Frédéric Anton, puis à l’Ambroisie avec la famille Pacaud, il fut le chef exécutif du turbulent Mathieu Pacaud avec qui il obtint une étoile à l’Hexagone, deux à Histoires, une encore chez Le Divellec. Il vient de reprendre avec son épouse Lauriane une table modeste de Honfleur où il créée l’événement. Cela s’appelle l’Atre et l’on vous glisse au passage l’adresse (25, cours des Fossés) et le téléphone: 02 31 88 30 82. Au menu: des produits frais et de la qualité et, ce qui est nouveau, de la modestie, avec des menus à 22, 29 et 39 €.

La nouvelle donne de Cordeillan-Bages

Café Lavinal © GP

Depuis que Julien Lefebvre a changé de maison et de région, le Château de Cordeillan-Bages, Relais & Châteaux appartenant à la famille Cazes (qui possède, entre autres, Lynch-Bages, Haut-Bages Averous, les Ormes de Pez, Haut-Batailley) et eut deux étoiles du temps de Thierry Marx puis de Jean-Luc Rocha, s’interroge sur son avenir. Dans un premier temps, sa table devait rouvrir sous la gouverne de deux jeunes chefs médocains, Pierre Regaudie, le chef du Café Lavinal, et de Gabriel Gette du Saint-Seurin, à Saint-Seurin-de-Cardourne, qui étaient chargés d’élaborer une cuisine plus simple et plus régionale. Finalement la table n’a pas rouvert et c’est désormais au Café Lavinal, la brasserie de Bages, sous la houlette des deux chefs sus-cités que le château envoie ses clients se régaler dans la simplicité.

Les Bretons d’Alsace

Jean-Yves et Carole Leroux © GP

Les Bretons, on le sait, sont les Alsaciens de l’Ouest. Et lorsqu’ils épousent des filles du pays d’Hansi, ils deviennent les chefs les plus alsaciens du monde, défendant leur nouveau terroir avec faconde. Prenez ainsi Jean-Yves Leroux à l’Ecluse 16, qui est le plus ardent et le plus créatif des chefs d’Alsace Bossue, au nord de la région, en lisière de la Lorraine,  et Bernard Leray à Wihr-auVal, entre Colmar et Munster, à la porte de la montagne et de la vallée :  ils sont deux chefs les plus à même de faire connaître le vrai goût des choses d’entre Vosges et Rhin. Le magnifique cochon bio de Schopperten grillé à la plancha du premier et l’incroyable soupe d’escargot au jus persillé du second sont des illustrations de ce bon bois alsaciens dont ces bretons d’élite se chauffent. Ce qui ne les empêchent pas de cuisiner l’artichaut camus et le homard bleu comme entre Finistère et Ile et Vilaine. Le premier, morbihannais de La Roche-Bernard, marié à Carole de Drulingen, le second, natif de Rennes, qui travaille avec son épouse Martine , originaire du Florival, et leur fille Charlotte, bluffent en tout cas pour leur rapport qualité-prix et leurs menus du déjeuner qui flirtent avec les 30 €. A découvrir!

Martine, Bernard et Charlotte Leray © GP

Pierre Ferchaud revient à Saint-Tropez

Pierre Ferchaud © AA

Comme les chats, il a eu sept vies, ignorant le mot retraite, ayant pris officiellement la sienne en 2010 en quittant le Bristol à Paris dont il a été le directeur général  charismatique, le dirigeant durant dix-huit ans, y embauchant notamment un certain … Eric Frechon qui y accrocha les trois étoiles. Pierre Ferchaud, briscard de l’hôtellerie et professionnel hors pair, se retrouve à la tête de de l‘Hôtel de Paris Saint-Tropez, y prenant la place de Danielle Lagrange, qui quitte Saint-Tropez et cet hôtel au luxe contemporain pour des raisons familiales.  Pierre, que l’on aura vu au Fouquet’s Barrière de l’avenue George V, à la Réserve Paris, au Steigenberger de Bruxelles, comme au Métropole, au Yacht-Club à Monaco puis à l’Hôtel Raphaël, fleuron des Hôtels Baverez, avenue Kléber près de l’Etoile, devrait apporter sa rigueur, son entregent, son professionnalisme hors pair à un lieu qui cherche encore sa voie.

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Publié le 17 août 2020 par

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