Hostellerie Saint-Clément

C’est un bout du monde. Ou le début d’une autre planète. Le col de Curebourse au coeur des monts du Cantal, ses chemins forestiers, le carrefour de toutes les routes, le goût de l’aventure et du grand air. Vic-sur-Cère est à deux pas, cependant, quoiqu’on ait ici le sentiment des grandes hauteurs.

Drôle, kitsch, vintage, la bonne auberge des Guyon est la bonne affaire de ces parages forestiers. Elle charme sans mal, même si la déco est signée Bric et Broc. L’accueil d’Anne-Marie, native de Luzech dans le Lot, est adorable, avé l’assent. La cuisine de Christian, le père, natif de Valenciennes, rallié au Lot puis au Tarn, puis ici même, et Alexis, le fils, sans faux pli, sur un mode classique, sérieux, éternel.

Il y a le ris de veau feuilleté en amuse-gueule, le pressé de « jambe de porc » et de foie gras, sa vive sauce ravigote, avec sa crépinette de pied de porc et ses lentilles, le foie gras de canard au naturel et au sel, le cabillaud grillé à l’huile vierge, le tournedos aux cèpes avec son gâteau de pommes de terre ou encore le carré de veau au sautoir à la crème de girolles qui constituent des choses sûres, achevées, ouvragées, bref, du cousu main.

On ajoute la variation (glace, macaron) sur le thème des fruits rouges, la poire pochée et son nougat, la carte des vins qui recèle quelques pépites (comme cet épatant Moulin à Vin château des Jacques de Jadot en 2004 aux airs de grand bourgogne). De quoi y voir de près, d’autant que le menu à 29 € qui vaut à la maison son Bib rouge au Michelin, résume la plupart des mets cités plus haut. Donc, un lieu insolite à découvrir pour se reposer (il y a quelques chambres cosys). Avant ou après les balades environnantes.