Le Couvent des Minimes

Au jardin © GP

Ce couvent qui abrita une communauté de moniales franciscaines, qui y tinrent un hospice, date de 1613. Il a gardé la rigueur de sa construction première, son église, ses jardins en gradins, s’insère à merveille dans le paysage et dans son vallon, au pied du beau village où paissent les moutons. S’il est devenu hôtel il y a près d’une décennie, grâce à la marque Occitane, qui possède ses ateliers à Manosque, il n’a pas perdu sa nature solitaire. Mais il fait peu à peu sa mue, se cherche une voie contemporaine, se vêt de luxe, quoique sans perdre sa sobriété première. Envisage de construire une annexe, avec des suites plus vastes et un nouveau bassin de nage.

Au cloître © GP

C’est que lui, hors norme et hors mode, a bien du succès, en hôtel de vacances, de week-end, de séminaires. Même en temps de pandémie, quand le monde s’effraye et s’interroge sur son avenir, il joue la force tranquille. Ses tables avec ses destinées variées vous sont connues: chic Pesquier, façon bistrot moderne et champêtre, entre salle contemporaine et terrasse, gastronomique Cloître qui ne rouvre cette année que fin juillet, même qui vise deux étoiles avec, désormais, aux commandes des fourneaux, le Lyonnais discret et réservé, Gatien Demcyna, qui eut cette distinction, il y a peu, à Courchevel, au Montgomerie.

Une chambre © GP

C’est dire qu’on vient désormais en pèlerinage à Mane non seulement pour les chambres sobres, design, volontiers austères, respectant à sa façon high tech l’esprit d’un lieu monacal, pour le spa Occitane, ses soins délicieux, ses massages relaxant, sa piscine couverte et l’autre de plein-air, la vue sur les champs de lavandes tout voisins, mais aussi pour sa cure gourmande. Le directeur un brin playboy, Fabien Piacentino, instille sa note de charme façon latin lover au lieu, faisant oublier le jeune service qui fait ses gammes.

Au spa Occitane © GP

Le lieu, affilié aux Relais & Châteaux, joue le rôle de petit paradis haut provençal comme un clin appliqué au pays de Giono. On peut rester là, paresser au vert. Ou profiter des beaux villages alentours, Forcalquier, la vue de son belvédère, sa distillerie fameuse, le pastis de Jacques Bardouin, la liqueur de pêche et le Rinquinquin, les biscuits, macarons, gibassiés d’Olivier Baussan à sa Biscuiterie de Provence, sans oublier Banon sur sa colline, ses terrasses sur la place de la République, ses boutiques à l’ancienne et sans chichi. C’est là une vraie campagne de Provence, qui évoque le pays de Colline, de Regain, d’Un de Baumugnes, dans un paysage intacte dont ce couvent charmeur est la sentinelle magique, paisible, gourmande et distinguée.

Côté piscine © GP