Monte-Carlo Beach

Petit déjeuner en terrasse © GP

C’est l’aube d’un week-end délicieux dans un hôtel comme un coup de coeur. C’est une perle années 1930 revue néo-années 1960 avec charme d’où le monde semble s’évanouir ou renaître. Il y a de la brume dans le ciel. Monaco s’y dévoile peu à peu comme dans un rêve. Nous sommes là face au rocher, dans une demeure de grand style en rouge ligure désormais affiliée aux Relais & Châteaux. Toute une armada de décorateurs, avec des meubles signés notamment Gio Ponti en font la halte secrète de la côte. La plus chic?

Salon, chambre 65 © GP

L’active Danièle Garcelon en a fait, en tout cas, une halte contemporaine de grande beauté et la table revue néo-années 1960 façon bateau, dédiée à la « commère » new yorkaise, Elsa Maxwell, qui lança le lieu  dans les années 1930, cache un chef de grand talent. Jean-Claude Brugel, MOF de belle lignée, choisit les plus jolis produits de la Riviera et de l’arrière-pays pour composer une cuisine méditerranéenne fine et stylée.

Il y a ces admirables cannelloni au vert de blettes gratinés, parmesan et pecorino avec mesclun huile et citron, le cœur d’artichaut violet tout frais, cru et croquant, relevé de vinaigre de vin vieux et flanqué d’une « rôtie » de poutargue ou encore le filet de lotte avec ses courgettes snackées, son arlequin de févettes aux olives noires, qui possèdent, à l’évidence, du tonus et du caractère. Le loup sauvage avec son coulis de petits pois, sa dentelle de parmesan et son risotto au citron comme les gamberoni aux germes de légumes croquants à la poêle avec leurs spaghetti à l’encre de seiche rappellent que l’Italie est proche.

Le service est jeune, tonique, complice, les vins jolis et frais (comme l’admirable crozes de Combier au nez de violette), enfin les desserts d’enfance (telle l’exquise crème de citron caramélisée au biscuit sablé avec son sorbet mandarine) complètent le bonheur de séjourner au luxe et au calme dans cette maison de rêve, comme un balcon sur la mer.