Lenôtre

Le repas © GP

Lenôtre, qui rayonne sur les fêtes parisiennes (ces temps-ci, évidemment, en berne), continue de séduire le chaland gourmet avec ses adresses nombreuses. J’ai une affection toute particulière pour sa première boutique, sorte de grande épicerie d’Auteuil muée en navire amiral créé par tonton Gaston il y a déjà un demi-siècle. Tout ce qui mitonne là, en version traditionnelle ou créative, est élaboré avec un soin parfait dans les labos de la maison, sis à Plaisir dans les Yvelines, sous la houlette du maestro doublement MOF (charcutier-traiteur en 1988, cuisinier en 1996) Guy Krenzer, lorrain de Saint-Max, devenu directeur de la création de la maison.

Artichaut au saumon fumé © GP

Tomate burrata © GP

Un repas sous sa houlette, en temps de post-confinement, est comme une leçon de choses, à la fois fine et riche, esthétisante et savoureuse, généreuse et raffinée,  très « agape de fête » dans l’esprit de ce que concevait le fondateur Gaston. Ainsi la jolie verrine d’artichaut au saumon fumé et céleri rémoulade, la tomate/mozzarella revue avec sa burrata en fines couches – toujours en verrine – et son pesto, le cabillaud aux légumes niçois et sa purée de pommes mousseline à l’huile d’olive.

Cabillaud à la niçoise © GP

Pain des sous-bois © GP

On arrose le tout d’un vin choisi avec sagacité par Olivier Poussier, le savant sommelier de la maison, en l’occurrence un condrieu 2017 « le jardin suspendu » de Pierre-Jean Villa, au nez de fruits jaunes, pêche et abricot, qui cadre également parfaitement avec la formidable tarte au citron meringuée, joliment équilibrée entre sucre et acidité. On n’oublie pas au passage le splendide pain rustique mais chic, dit des « sous-bois ».  Vive Lenôtre version Krenzer!

Tarte citron meringuée © GP