Eternelle Zazie !

Article du 28 mai 2020

Zazie ? Une petite fille qui débarque à Paris chez son oncle Gabriel, pour un bref séjour, alors que sa mère, Jeanne Lalochère va rejoindre son amant, alors que le métro est en grève, qui découvre les puces et quelques monuments célèbres et qu’on peine à lui définir ou lui expliquer. Zazie va découvrir la capitale par ses coins obscurs – son tonton est danseuse en tutu dans un cabaret « hormosessuel » -, se faire poursuivre par un étrange personnage qui change de nom, de profession et de nature, au fil du récit, mais lui achète des « bloudjinnzes« . Avec ce roman paru en 1959, qui deviendra l’année suivante un film signé Louis Malle (avec la collaboration de Jean-Pau Rappeneau au scénario et aux dialogues), Raymond Queneau réinvente le langage, impose des stéréotypes, crée des personnages éternels. Ainsi cette Zazie si futée, à qui rien n’échappe, qui place des « mon cul » à a fin de toutes ses phrases, préfigure une insolente jeunesse qui affirme sa primauté, sa malice, son insolence et sa vigueur. A la fin du livre, quand sa mère qui la récupère après sa brève odyssée, lui demande ce qu’elle a fait, elle avoue : « j’ai vieilli« . Zazie dans le métro? Un chef d’oeuvre à relire sans crainte de s’ennuyer, qui n’a rien perdu de son humour, de sa verve, de sa vivacité.

Zazie dans le métro de Raymond Queneau (Folio/Gallimard, 220 pages, 6,90 €).

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Publié le 28 mai 2020 par

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