Musée des Beaux Arts de Nancy
« Nancy, Beaux Arts: l’éblouissement »
Un musée de province? Ou de région? Avec ses Signac, ses Dufy, ses Bonnard, ses Sérusier, ses Othon Friesz, ses Maurice Denis ou ses Hélion, plus Emile Friant, l’enfant du pays, né à Dieuze, réfugié avec ses parents à Nancy, après l’annexion prussienne de l’Alsace/Moselle, cette « jeune Nancéienne sous la neige », ces « Amoureux » se faisant face sur un pont qui rêver Philippe Claudel, et j’en oublie: voilà une collection comme une suite de trésors qui porte à l’éblouissement.
La façade est XVIIIe, l’intérieur sobre et contemporain. L’espace est fort bien disposé avecun rez de chaussée, très XIXe/XXe qui permet d’aller à l’essentiel. Bref, voilà dans l’un
des beaux imeubles aristos de la place Stanislas, un musée faisant plaisir à tous – j’oublie les grands Flamands ou l’école italienne du 1er étage, plus la riche collection Daum – bref, un lieu riche en art (s) de toute (s) sorte (s) valant le déplacement de très loin.
En ce moment, les visions du XIXe se pimentent d’ajouts d’aujourd’hui, comme cet insolite Bar N°1 au fusain de Gilbert et Georges. Modigliani lorgne Lucian Freud, Picasso jouxte Gruber. Les artistes se croisent et les courants se télescopent sans rupture. Hélion en sa période figurative, Friant comme photographe d’hier, Prouvé et ses voluptés, Gruber son désespoir nacré… Faut-il parler de continuité, d’harmonie? Ce pourrait être les maîtres mots d’une nouvelle école de Nancy.