Fleurie : les souvenirs de Maurice Rougemont au Cep

Article du 20 avril 2020

Voilà une maison historique du Beaujolais où exerça la dernière mère régionale, Chantal Chagny, qui fut lauréée de deux étoiles au temps de son chef Gérard Cortambert, qu’ont reprise il y a peu Camille et Aurélien Mérot. Ce dernier natif de l’Ain, formé ici même, avant de partir à Paris au Fouquet’s avec Jean-Yves Leuranguer, puis au Shangri-La avec Philippe Labbé, avant de revenir en Rhône-Alpes, chez Guy Lassausaie à Chasselay, puis aux côtés d’Hervé Raphanel, l’ex chef de la Brasserie Bocuse à Lyon, au Mercure de Villefranche-sur-Saône, joue ici la tradition comme un bel art, avec le pâté en croûte au ris de de veau et foie gras, l’omble chevalier meunière, le poulet cuisiné au vin de Fleurie, le pigeon Excellence Miéral. Maurice Rougemont, qui fouille ses archives du temps du confinement, s’y souvient de dame Chantal, qui figura dans notre livre « Elles sont chefs » (Flammarion, 2005). Loué soit le Cep!

Le Cep © Maurice Rougemont

Ah, chère Chantal Chagny! Avec sa belle écriture elle égrenait sur sa carte, des noms de plats qui font rêver comme écrevisses décortiquées en petit ragoût crémé, cervelas maison poché, matelote d’anguilles braisées au beaujolais blanc ou encore meurette d’œufs au four, poêlée de grenouilles au beurre en persillade. Au cep on croisait représentants et vignerons et acheteurs de vins, tous des mangeurs sans vergogne, souvent rubiconds, gaulois moustachus comme ce maître d’hôtel sommelier dont j’ai oublié le nom. J’ai pris ces photos pour le livre Elles sont chefs où elle côtoyait les plus grandes cuisinières d’Europe. Chantal  a cédé la place en 2012, mais nous ne l’oublions pas.

Auberge du Cep

place de l’Eglise
69820 Fleurie
Tél. 04 74 04 10 77
Menus : 22 (déj., sem.), 34, 40, 50, 52, 60 €
Carte : 55-90 €
Fermeture hebdo. : Lundi, dimanche soir

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Publié le 20 avril 2020 par

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