Un Négus à Nevers ? Nous sommes dans la préfecture de la Nièvre, en 1901. Toute la ville s’apprête à recevoir le souverain d’Ethiopie, Mélénik. M. Grelier, confiseur rue principale – aujourd’hui rue François Mitterrand-, a l’idée d’un bonbon un peu savant qui mêlerait la chaleur de l’Afrique, la couleur du souverain et une consistance de pierre précieuse, une boîte également exceptionnelle avec sa belle écriture stylisée et dorée sur fond vert si sombre qu’il paraît noir. Un siècle plus tard, le négus de Nevers demeure, intact, sous la houlette des Dolfi de la Mère de Famille. Chef-d’oeuvre sucré associe consistances différentes et goûts proches par une technique hors-pair. Comment le reconnaître Un bonbon de sucre dur en caramel qui enrobe un caramel parfumé au chocolat de consistance, lui, plus molle. Son proche cousin est l’Abyssin où le caramel souple est parfumé au café. Notre photographe complice Maurice Rougemont, qui profite du confinement pour fouiller ses archives, nous en donne les plus belles images…

Le Negus de Nevers © Maurice Rougemont

Sortis de leur boîte magnifique noire et or, les Négus et les Abyssins sont de gros caramels marron, clairs ou sombres. Pour les photographier, une seule solution, les poser sur une plaque de verre et les éclairer par dessous. Les empereurs d’Ethiopie ont disparu, emportés par l’histoire. Nous restent ces extraordinaires confiseries, aussi délicieusement désuètes que la boutique hors du temps où on les fabrique et on les vend.