Stéphanie des Horts et les soeurs Bouvier

Article du 1 mars 2020

Elle nous a tout raconté sur les soeurs Livanos, leurs amours contrastées, leurs passions, leur jalousie, leur destin, leur(s) malédictions, après nous avoir narré les amours en rafale de la belle Pamela Churchill-Harriman. Voilà qu’elle récidive avec les soeurs Bouvier. Elle tire ses héroïnes de l’oubli très relatif où le grande histoire les relègue. Mais qui a oublié Jackie Bouvier, devenue Jackie Kennedy, puis, ô scandale, Jackie Onassis, comme dans une tragi-comédie gréco-américaine ? En parallèle, la vie de sa cadette, non moins belle – au contraire !- Lee Bouvier, devenue princesse Radzivill ressemble à une série de reportages de « Points de Vue, Images du Monde« . Le magazine n’existe plus tel quel? Le titre exact a disparu? T

ant pis et tant mieux… Stéphanie, à qui rien n’échappe concernant les grands de ce monde, la jet set et la café society – c’est la même chose–  en restitue la magie. Brillante, glamour, factice, peu importe… Tout ce qui brille fait la trame de ces deux vies croisées. Belles, drôles, cultivées, distinguées, maîtresses de style, entraînant dans leur sillage une aura de fête ininterrompue, les soeurs Bouvier racontent le siècle – le XXe finissant.  Jackie, épouse de président, puis d’armateur richissime, mère cruelle, amante rayonnante, amoureuse ambitieuse, calculatrice d’envergure, a le génie des relations utiles. Sa soeur, qui parfois la précède, mais le plus souvent doit se contenter de la suivre, jouera, elle, le rôle d’égérie de la mode et des arts, esquissant les contours d’un style. Toutes deux, obsédées par leur image, mettant la minceur en exergue, se nourrissant d’eau glacée, joueront avec brio les monstres froids.

Stéphanie des Horts raconte avec minute, récrée leur vie avec passion, les replace dans leur époque avec un entrain fougueux. Elle rédige à brides abattue. Et même si une partie de leur histoire est connue – celle qui appartient à la grande histoire avec un « H » – rien ici ne lasse. C’est vif, nerveux, saccadé, épique, flamboyant, retors, semé d’embûches. Comme le mouvement de la vie même.

Jack et Lee de Stéphanie des Horts (Albin Michel, 19,90 €, 272 pages).

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Publié le 1 mars 2020 par

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