S'Muensterstuewel

Patrick et son serveur devant sa winstub © Maurice Rougemont

Redécouverte hier soir du Muensterstuewel, autrement dit pour les non autochtones, de la « salle de la cathédrale ». La maison fut célèbre au temps de Patrick Klipfel, qui venu de l’Auberge du Kochersberg, lui donna ses lettres de noblesse gourmande. Mais autrefois, je veux dire il y a deux ou plutôt trois décennies, au temps où j’abordais la planète winstub, comme un découvre un continent différent, Gilbert Aeby régna sur le lieu avec des airs de conservateurs du genre winstub.

Choucroute royale © Maurice Rougemont

Le lieu n’a pas changé: taverne ancienne, murs de crépi, gravures d’autrefois, comptoir desserte d’entrée, tables cosy. Pour peu, je croirais voir entrer ici les fantômes du passé: d’abord, Tony Schneider de l’Arsenal qui me fit découvrir l’endroit et puis la ronde des personnages en costume régional composant un stammtisch, autrement dit une table d’hôte, de bon aloi. En fait de régionalisme, on prône ici l’ouverture souriante avec un maître d’hôtel d’origine vietnamienne et natif de Saïgon, strasbourgeois depuis 25 ans, qui raconte et vante mets et plats du jour avec douceur, faconde et gentillesse.

Rognon à la crème et vin rouge © Maurice Rougemont

En cuisine, règne avec bonhommie et modestie le nouveau gérant des lieux, présent là trois ans, Patrick Wagner, qui a travaillé chez Yvonne et tint longtemps la Petite Mairie. Il joue la carte attrape-tout avec d’exquises salades fraîches (dont une vietnamienne avec ses nems), mais aussi le répertoire classique (incluant salade mixte, tarte à l’oignon et palette de porc). Il y a là des formules exquises et peu chères qui permettent de s’en tirer avec sérieux. En tout cas, le gars Patrick bluffe son monde par la qualité et la sincérité de ce qu’il sert.

Au pays du sourire © Maurice Rougemont

Tarte flambée extra-fine, fleischkiechle, choucroute royale avec un chou craquant, rognon à la crème et au vin rouge, servi avec d’exquis spaetzle, et vacherin glacé, qu’on arrose d’une Pelforth à la pression ou d’un riesling fruité, sec et frais, de la cave des vignerons d’Obernai, emportent aisément l’adhésion.

Tarte flambée © Maurice Rougemont