Evi Evane

Yannis au service © GP

La mode grecque à Paris lui doit une partie de sa gloire. Même si la maison des sœurs Nikolaou est discrète. Rue Guisarde, dans un cadre de taverne en pierre et bois, Dina et Maria ont su importer les saveurs grecqus avec sincérité, chaleur, authenticité. Au service, l’incroyable Yannis Kazakos, qui est hôtelier aubergiste l’été à Mykonos, dans sa maison familiale du Cap Kalafatis, et tout le reste de l’année, joue ici le pédagogue des traditions hellènes revisitées dans tous leurs états.

Yaourtlou d’agneau © GP

Les « lachanodolmadès », feuilles de choux farcies au riz, veau haché et poireaux, font une entrée d’hiver de première force, tout en finesse et délicatesse. Ensuite ? La pita aux chorta comme en Thessalie, le tarama blanc à la poutargue et citron confit, le poulpe grillé avec sa fava, la purée de pois cassés des Cyclades. Plus l’admirable yaourtlou d’agneau. Vous pigez l’esprit du lieu ?

Poulpe grillé et fava © GP

On ajoute la moussaka avec aubergines grillées au four, le poulet « stifado », avec purée de céleri, coings caramélisés, le délicieux « koukouloto » d’agneau pimenté au boukovo, l’exquis « soutzoukaia » (petites boulettes de veau au four avec maïs et féta), plus le tendre carré de porc label rouge sauté au mavrodaphni, champignons et pommes de terre aillées. Bref, une anthologie du goût grec solide, généreux et raffiné.

Lachanoldoldmades © GP

Là-dessus, Yannis, qui a servi l’ouzo de Plomaris signé Isidoros Arvanatis en liminaire, propose le mavrotragano d’Hatzidakis à Santorin et encore le negoska Angel’s Heart de Macédoine. Brillant! On achève sur un kadaïf aux cheveux d’anges, un galaktoboureko à la semoule fine et à la cannelle ou encore un karydopita moelleux aux noix et miel, avec crème vanille. Yammas à tous!

Soutzoukaia au four © GP