Le Clin d'oeil
« Nice : y a de la joie chez Jessica ! »
Un bistrot niçois plein de saveur et de malice, sans omettre le charme féminin : notre correspondant de la Côte dAzur, le déluré Alain Angenost est, bien sûr, au rendez-vous.
Depuis octobre dernier, une nouvelle pépite niçoise a éclos au 2 rue Chauvin. Jessica Barbotto, une jeune entrepreneuse pleine de charme et de goût, a su créer, d’un coup de baguette magique mais avec beaucoup d’huile de coude, une vivifiante table dont on n’a pas fini d’entendre parler. Cette pure Niçoise a fait ses classes en salle à La Passagère du Belles Rives à Juan-les-Pins, que dirigeait Franco Forte. Deux autres personnes tiennent aussi une place importante dans son cœur, Guillaume Anglade, le directeur de salle de la Réserve de Beaulieu de la famille Delion où elle a continué à se parfaire, et Jean-Louis Valla, un sommelier comme l’on en fait plus.
Elle a confié les cuisines de son bistrot à Julien Rives qu’elle avait déjà côtoyé et apprécié lors de son parcours initiatique. Le registre de cet ex-chef du Bistrot d’Antoine et des Deux Terrasses à Nice, passé par l’Atelier d’Edmond à Val d’Isère, Régis Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid, l’Oustau de Baumanière de Jean-André Charial et la Cabro d’Or avec Michel Hulin, ne manque pas de coffre. Son chic ? Préparer une cuisine bistronomique méditerranéenne et provençale. Des produits locaux et de saison, plus les glaces artisanales sur mesure signés Oui Gelato par Monica, installée dans le Vieux-Nice : voilà ce qui vous attend là.
La carte délivre des choses fort savoureuses, à commencer par le splendide croque-monsieur au jambon cuit demi-sel et cantal truffé. Mais la terrine de cochon et lapin aux abricots et pistaches, avec son confit d’oignons doux, le tartare de Saint Jacques, vinaigrette d’agrumes, pousses de Saint-Jeannet et légumes croquants ou encore le carpaccio de loup de Méditerranée, en taboulé de choux fleur et lentilles roses, huile de coriandre valent également le plaisant coup de fourchette.
On craque pour le splendide risotto aux langoustines, potimarron et chanterelles, réduction de soupe de roche. Mais on ne dédaigne pas la maigre à la plancha, avec sa purée de carotte et légumes de saison, beurre safrané au citron de pays ou encore le subtil paleron de bœuf longuement braisé au vin rouge, polenta crémeuse au parmesan, betteraves confites.
Pour finir, on fera la part belle au mille-feuille léger aux myrtilles et vanille bourbon et au bien nommé « clin d’œil » à la tarte au citron. Notez que le menu du déjeuner en semaine et celui proposé au dîner en six services pour l’ensemble de la table, en fonction du marché et de la sensibilité du chef, sont de vraies aubaines qualité/prix. Voilà une table alerte, à voir, à boire, à manger… et à aimer!