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Les chuchotis du lundi : Cédric Grolet à l’Opéra, Mauro Colagreco à la Samaritaine, Geaam chez Qasti, Fanny Rey à Courchevel, l’Innocence à quitte ou double, Igor Compagnoni chez Mad Men, le « flop » du Printemps du Goût, le mystère Mosconi, Vincent Billiard au Crillon

Article du 25 novembre 2019

Cédric Grolet (enfin) à l’Opéra

Cedric Grolet à l’Opéra © CG

L’attente a été longue, comme les travaux, la com’ bien orchestrée, le lancement, jeudi soir dernier, une réussite avec les cocktails détonnants des « Animaux Bar » et les jus de fruits du moment. Le lieu n’aura pas de license IV, donc ne servira pas d’alcool, mais Cédric y sera pleinement chez lui (« à 100 % financièrement« , précise-t-il). Toujours consultant au Meurice, associé en sa boutique du 6 rue de Castiglione, Cédric Grolet et son équipe présentent une viennoiserie de grande qualité, des gâteaux classiques revus à sa manière (dont son fameux saint-honoré), ses créations au jour le jour. Ses amis pâtissiers des palaces voisins (comme François Perret du Ritz ou Julien Alvarez du Bristol) étaient là avec tous les influenceurs de la sphère instagram (dont Cédric avec près d’1,5 million d’abonnés reste une star absolue), les amis, les chefs (au premier rang desquels Jocelyn Herland du Meurice) étaient là pour signer l’événement. Au 35 Avenue de l’Opéra, sur deux étages, en lieu et place de « Casse-Noisette », le prodige Grolet est vraiment chez lui.

Mauro Colagreco à la Samaritaine

Mauro Colagreco © DR

La Samaritaine qui ouvre ses portes au printemps prochain n’a pas encore livré tous ses secrets, mais elle a publié les photos des collaborateurs gourmands du Cheval Blanc Paris, sur son site, Arnaud Donckèle, le chef, et Maxime Frédéric, le pâtissier en tête.  En revanche, la gastronomie sera présente façon Food Court dans le vaste établissements rénové. La grande nouveauté : une brasserie, au dernier étage, sur le thème de la broche et du barbecue, sous la responsabilité de GL Events, dont la carte devrait être signée Mauro Colagreco du Mirazur à Menton, récent trois étoiles et n°1 au 50Best. Sollicité dans un premier temps, Paul Pairet n’aura finalement pas été retenu.

Alan Geaam chez Qasti

Alan Geaam © SR

Libanais, né au Liberia, étoilé à son nom rue Lauriston, Alan Geaam paye tribut à ses origines en ouvrant Qasti, autrement dit « mon histoire » en libanais racontera la cuisine de sa mère, le houmous, le moutabal, le taboulé; le chich taouk ou les kebbés à sa manière. Alan Geaam qui a vendu ses bistrots du 6e, face au marché Saint-Germain, et des Halles, rue Mondétour, a conservé sa première maison du Marais (la Taverne Nicolas Flamel), mais a racheté pour l’occasion MG Road, belle table indienne du 205 rue St Martin. Ouverture en février prochain.

Fanny Rey à Courchevel

Fanny Rey et Jonathan Wahid © DR

Fanny Rey, reine étoilée de Saint-Rémy-de-Provence, sera cet hiver à Courchevel à Sivolière avec son pâtissier de mari, Jonathan Wahid. Ces deux anciens de Baumanière, qui ont bourlingué (elle, bourguignonne de Chenôve, formée en Franche-Comté, travailla à la Bastide de Marie et aux Fermes de Marie à Ménerbes et Megève, avant d’être engagée dans la Marine Nationale, puis chef de partie au Ritz à Paris au temps de Michel Roth, où elle rencontra son futur mari Jonathan), vont s’efforcer de gagner une étoile à cette maison de charme, dirigée par une grande dame de l’hostellerie locale, la douce Florence Carcassonne…

Julien Marseault à Saint-Renan

Julien Marseault © GP

Il est revenu au pays, à à Saint-Renan, juste à côté de Brest. Julien Marseault, qui fut étoilé au Château de Sable de Porspoder, avant de s’exiler en Provence, côté Vaucluse, à l’Hostellerie de Crillon le Brave, vient de reprendre la direction des cuisines de l’hôtel les voyageurs. Il y crée un concept qui s’intitulera « Partage par Julien Marseault « . Ouverture le 10 décembre prochain. Au programme : une cuisine franche, conviviale, aussi bien terrienne que marine. Par la suite, une offre gastronomique sera proposée à l’étage pour 20 couverts maximum. Cette dernière ouverture est prévue, elle, en avril.

L’Innocence à quitte ou double

Clio, Jonathan et Anne à l’Innocence © GP

Ils sont trois, Jonathan Caron, en salle, Clio Modafferi et Anne Legrand en cuisine, à refaire le monde dans cette jolie salle, façon salle à manger ouverte ou espace clos, du 28 de la rue la Tour d’Auvergne à Paris 9ème où l’on a connu, au moins, Daniel Rose et Raphaël Rego. Le lieu a été embelli, la porte coulissante a laissé place à deux coins tables plus confortables et, en cuisine, le duo féminin, qui s’est notamment rodé chez Hélène Darroze, Christophe Pelé et David Toutain, fait feu de tout bois au gré de menus malicieux et dans le vent. Ils font des miracles gourmands dans un espace compté. On vous en reparle vite. Seront-ils encore là l’an prochain? « Cela dépendra du Michelin, car une étoile nous ferait du bien« , disent-il…

Igor Compagnoni chez Mad Men

Igor Compagnoni © AA

Connaissez-vopus Igor Compagnini. Ce wonder-boy lombard passé chez Joël Robuchon en ses ateliers, Eric Frechon au Bristol, mais aussi Thomas Bouillaud à l’Arôme, est le chef du tout neuf « Mad Men », neuve table chic et tendance, qui fait un tabac dans la discrète rue de Surène Paris 8ème, auprès des bureaux du tout voisin boulevard Malesherbes. Les produits italiens, grecs et de toute la Méditerranée viennent en renfort d’une cuisine ludique (la pizza figure au menu, à côté de la burrata, du poulpe grillé et de la bavette de veau) . On en reparle vite.

Le « flop » du Printemps du Goût

Akrame au Printemps en décembre 2017 © DR

Que se passe-t-il au Printemps du Goût? Ouvert avec éclat en janvier 2018, soit il y a près de deux ans, il affiche des chiffres en berne. Moins de 30 % de CA par rapport aux premières espérances. Akrame Benallal, qui emmenait une pléiade de chefs et artisans de talent, dirigeant la partie restauration, n’est plus là, remplacé par le fromager Laurent Dubois. Au 9e étage, sur le toit du grand magasin, le duo Ross-Giesbert, qui administrait Perruche, belle table panoramique, est également parti du lieu avec une grande discrétion. Les deux compères ont été remplacés là par leur associé Laurent de Gourcuff.  Christophe Michalak, Dubernet, avec son foie gras et ses confits, ou encore Gontran Cherrier sont encore là, sans Thierry Marx. Pour combien de temps?

Michelin/Luxembourg : le mystère Mosconi

Les Mosconi © Maurice Rougemont

De qui le Michelin se moque-t-il ? Les Mosconi, Ilario le chef, Simonetta la pétulante hôtesse, avaient créé Domus rue Brill à Esch-sur-Alzette au Grand Duché, et y avaient reçu leur première étoile dès 1997, l’avaient transporté au coeur de la capitale, puis avaient gagné la seconde étoile en 2005. Ils étaient entrés dans Il Soste, le groupement des grandes tables italiennes, avaient rejoint également les Relais & Châteaux et les Grandes Tables du Monde. On pensait qu’ils allaient parachever leur parcours en gagnant la 3e étoile et être ainsi la seule grande maison italienne au sommet de leur registre hors Italie. Las, le sort ou les inspecteurs en on voulu autrement. Ilario et Simonetta avaient perdu leur deuxième étoile en 2014, mais l’avaient regagnée en 2017 (destin inverse aux mêmes dates d’Il Cortile à Mulhouse qui l’avait gagné en  2014, puis perdu en 2017). Voilà que les Mosconi viennent de la reperdre à nouveau dans l’édition 2020 du Michelin Belgique-Luxembourg. Et c’est l’incompréhension totale. A qui profite ce jeu de yoyo ?

Vincent Billard au Crillon

Vincent Billiard © DR

Le Crillon a tardé à trouver un remplaçant à son directeur général, Marc Raffray, parti au Ritz juste avant l’été. Voilà désormais Vincent Billiard, 38 ans et un physique de jeune premier, à la tête du palace de la place de la Concorde. Formé à l’école hôtelière de Lausanne, passé treize ans durant au groupe Ritz-Carlton, aux USA, aux îles Caïmans, à Tokyo puis à Tianjin en Chine, avant de rejoindre le  Bulgari à Shanghaï puis le San Regis, comme DG, à Singapour, il aura pour tâche d’aplanir les difficultés au sein du si réputé Crillon, qui a vu une hémorragie de talents à tous les niveaux (direction, cuisinier, service de salle, pâtisserie) depuis sa rénovation complète il y a deux ans et demi.

Les chuchotis du lundi : Cédric Grolet à l’Opéra, Mauro Colagreco à la Samaritaine, Geaam chez Qasti, Fanny Rey à Courchevel, l’Innocence à quitte ou double, Igor Compagnoni chez Mad Men, le « flop » du Printemps du Goût, le mystère Mosconi, Vincent Billiard au Crillon” : 1 avis

  • Mike

    Petit tour au Printemps du goût hier, je vous confirme que tout le monde a déserté ! D’un côté ; Akrame, Marx, Dubois… du name dropping sans aucune audace qui indiffère Le Parisien et semble ne pas parler au riche touriste étranger (dorénavant cible des grands magasins) + un mauvais emplacement contrairement au Lafayette gourmet au rdc…. c’était prévisible !

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