La Garçonnière
« Une garçonnière pour les yuppies (Paris 16e) »
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Eh, bien voilà, j’ai fait chic, chic, chic à midi et popu le soir… Enfin, presque. Me voici donc, après le Meurice, à la Garçonnière. Les prix ne sont pas les mêmes, l’ambiance non plus, le public de yuppies bon teint qui ont bossé sans trève dans les bureaux non loin, se met à l’aise, desserre sa cravate, raconte sa journée sur son portable. On est là en terrasse, dans le 16e sud, même presque à la campagne. Le quartier est à la fois chic et popu, en lisière d’Auteuil et près de la porte de St Cloud, au delà du boulevard Exelmans. Cela s’appelait jadis le Vieux Saumur, et voilà un café tout neuf, mais à l’ancienne. La déco est sympa, moderne, tendance, avec ses luminaires en acier, son comptoir signé Nectoux, son carrelage au sol, avec ses marqueteries noyées façon dominos dans le béton. Une réussite du genre, au rez de chaussée d’un immeuble d’angle 1880.
Le lieu attire pour son côté relax, son accueil sympa et souriant, son service prompt, complice, sans être familier « la main dans le dos », les prix pas bêcheurs. L’accueil est alerte, la cuisine à l’ardoise juste de ton et, ce qui ne gâte rien, les produits sont soignés, estampillés terroir, cueillis avec malice et précision, au fil du marché. Bref, bien difficile de ne pas aimer ce café gourmand recréé par le duo de salle Julien Battais et Christophe Bedel, avec Bruno Chartier, ancien du St Amour, aux fourneaux.
L’œuf mayo, avec carottes et pissenlit, se mange sans faim. Les tomates anciennes avec mozzarella (un peu ramollie toutefois) présentées en bocal avec de la roquette, ne sont pas mal. Les jolies asperges de saison, gratinées au jambon, font carrément bel effet. Il y a encore les jolies salades composées, comme celle façon César, le tartare de boeuf d’Aubrac poêlé en aller retour (à 13 €!, cela change de la Maison de … l’Aubrac), l’onglet de Black Angus bien tendre avec ses frites fraîches (à 17 €, mieux et moins cher qu’où vous savez – et je n’en rajoute pas!), sans omettre le tiramisu aux spéculos et Nutella ou encore le joli pot de crème au chocolat.
On boit là-dessus un brouilly frais comme l’onde ou une côte roannaise de Sérol, fruitée à l’envi, sans risque pour le portefeuille. Seul hic: La grande terrasse sur le vaste trottoir en embuscade sur deux rues, qui s’allonge quand le temps est beau, est vite prise d’assaut et la réservation aléatoire. Mais le lieu vaut la halte et fera le bonheur de tous cet été. Réservez!