Salumeria Rossi & Co
« L’Italien de Didier (Paris 2e) »
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Depuis des années, Didier Chambeau est mon avocat gourmet, qui sillonne, à pied, en taxi, en métro, pour le « Pudlo Paris », les rues de la capitale à la recherche de la bonne adresse sucrée/salée du moment. Ce fou de bonnes choses qui écrit avec élégance et humour, disserte avec abondance, n’a pas peur d’en rajouter une louche sur un plat ou un produit qui l’a ému, craque pour le chocolat, les pâtes ou les bons bistrots à la mode d’autrefois, est mon « nègre » blanc de qualité, ou, si l’on préfère l’anglais, mon « ghost writer » de charme. Il me pousse volontiers à aller revoir une grande table (l’Astrance est l’une de ses cantines de luxe), à reconsidérer un ambassadeur étranger de qualité (il adore Fogon et aimerait le voir consacrer chaque année), goûter les bons tours d’un un artisan nouveau genre et pousse volontiers une gueulante (justifiante!) quand un décor, un accueil, un menu l’a agacé…
Bref, Didier n’a pas son pareil pour traquer le pâtissier sympa (Arnaud Lahrer ou Carl Marletti, entre Montmartre et le Quartier Latin, figurent parmi ses belles trouvailles), comme la fromagère de la rue Damrémont, Virigie Boularouah (qui lui doit son titre de « fromagère de l’année » il y a quelques saisons). Cette semaine, il s’est emballé pour une petite table italienne simple, sympa, authentique et peu chère. Aussi, vous comprendrez que je lui cède la parole avec plaisir:
Didier Chambeau, piéton gourmet
» Une devanture toute neuve, des murs en carrelage comme dans le métro, une étagère à droite sur laquelle trônent de petits trésors de vins italiens, une autre à gauche pour les produits bios bien choisis, des poutres au plafond, une vitrine pleine d’antipasti, deux tables en mosaïque donnant la couleur dès l’entrée : voici dressé le cadre de ce restaurant-épicerie tenu par le napolitain Marco Rossi et son épouse Aurélie. Succès assuré, le sourire, du charme, du monde, l’ambiance. Pour 14,90 €, pas difficile de succomber aux antipasti servis le midi sur planche, avec poivron jaune, tomate séchée, riz vénéré, courgettes, poulpe, tomate cerise confite, poivron napolitain, suivi d’un délicieux plat de pâtes fraiches maison fait du jour : conchiglioni farcis au fromage.
La carte est tentante : millefeuille d’aubergines, tomates, mozzarella di bufala Campana, ou la Piatto di affettati misti, assiette de charcuterie mixte. Les linguine alle vongole in bianco (mijotées au vin blanc, ail, persil), ou les Gnocchi à la Sorrentine gratinés au four avec mozzarella di bufala et tomates San Marzano sont gourmands en diable. Tiramisu ou baba au limoncello de Sorrento et glace à la pistache font de belles issues. Vin au verre ou en bouteille, trouvailles bio du sud de l’Italie à prix convenables tel un lacrima christi blanc. Mario Rossi est heureux, ça se sent, ça ce voit, il a, sans aucun doute, trouvé ici botte à son pied. »
