L'Envers du Décor
« Saint-Emilion : la gentillesse de l’Envers du Décor »
On connut cette table « de village » que créa François des Ligneris, dans les années 1980, big boss joyeux et farfelu de Château Soutard, qui en fit le QG guilleret de ses amis vignerons et des autres. Racheté par les Perse de Pavie, de Monbousquet et de l’hostellerie de Plaisance, le lieu a changé de décor, gardant l’esprit bistrot, augmentant, certes, le nombre de couverts, rationalisant la surface. Mais le côté bon enfant demeure.
On fait confiance au déluré Christophe qui bichonne son monde en salle et on goûte là les jolis plats du moment, mitonnés par le sage Bertrand Bordenave, qui s’inscrivent à l’ardoise au rythme des arrivages. Par exemple, les huîtres de Prat ar Coum des Madec à Lannilis, le foie gras de canard aux figues et son chutney de mangue, le foie de veau cuit rosé, bien escalopé, servi dans sa cocotte Staub, cuit aux carottes, flanqué d’une splendide purée de pommes de terre, sans omettre le poisson de la marée du jour, comme ce cabillaud servi avec un risotto d’épeautre et des légumes du jour.
Côte de bœuf ou épaule d’agneau à partage figurent tous deux au programme. On boit, sur les plats marins et végétaux, l’Angélique de Monbousquet, en blanc, issu de sémillon et de muscadelle, frais comme l’onde, ou encore, sur les mets solides et carnassiers, l’Esprit de Pavie qui réjouit le palais sans ruiner, sans omettre un, joli cru maison comme ce royal Monbousquet 2012 au nez opulent et à la bouche pulpeuse.
Et, in fine, le mille-feuille vanille avec son sorbet au cidre met tout le monde d’accord. Mais le chariot de desserts est également tentateurs. Brave bistrot, sympathique décor!