C’est un fourre-tout délicieux, une sorte de mille-feuille de malice (s) en tout genre, un recueil de textes à croquer, des portraits au vif, des bouts de phrases échappées à l’air du temps, des aphorismes à saisir. « Chacun danse avec personne ou avec soi-même. C’est le mini bonheur« , note Bertrand de Saint Vincent à propos d’une soirée organisée autour de David Guetta. Ailleurs, à propos d’un cocktail dédié aux nouveaux architectes écolos, le « bonheur sera, enfin, reconstitué« .

Chroniqueur au Figaro, reporter « sur invitation », il a l’oeil de St Simon et pas mal d’ironie caustique à la Bernard Frank. Il fait mine de ne rien prendre au sérieux. Maltraite ou traite tout et tout le monde – en douceur -, mais soigne fort joliment ses phrases, qui sont courtes, fines, ciselées. Ce cuisinier des mots est un artisan expert de l’écriture pointilliste, un entomologiste de la comédie humaine vue à la loupe déformante de ses soirées mondaines. On le suit dîner chez Tiffany, épier Michèle Obama, participer à l’anniversaire de Michèle Morgan au Fouquet’s. Son sillage laisse un parfum de mots exquis.

Tout Paris, de Bertrand de Saint-Vincent (Grasset, 21,50 €, 490 pages).