Die Zirbelstube à l'Althoff Hôtel am Schlossgarten
« Stuttgart : les délices de la Zirbelstube »
Le beau décor lumineux, en pin d’arolle, avec ses tableaux et dessins d’avant hier, vaut à lui seul le détour dans ce restaurant chic et étoilé sis au premier étage de l’hôtel Schlossgarten, moderne et luxueux face à la gare. Mais la cuisine de Denis Feix, qui n’a accompli ses classes que dans de grandes maisons, comme les trois étoiles Christian Bau à Perl-Nennig en Sarre et Joachim Vissler au Vendôme, sans oublier Dieter Muller au Schloss Hotel Lerbach de Bergisch Gladbach, vaut également le voyage. On sait d’ailleurs que le même Denis Feix eut deux étoiles à son nom dans une table d’hôtel en Bavière qui a changé de concept.
Le voici, façon « cerise sur le gâteau« , avec une équipe rodée, un personnel de salle stylé, dont son épouse Kathrin, en sommelière aguerrie, ayant réponse à tout, et le maître d’hôtel alsacien, natif de Neuf-Brisach et colmarien, Pascal Foechterlé qui donne sa note bonhomme au lieu. Tout ce qui est servi là est digne en tout cas du plus haut niveau, proposé au gré d’un menu dégustation en cinq ou sept temps, explicatif, malicieux, léger et judicieusement explicatif.
Les amuse-gueule sur le thème du maïs (un morceau de bravoure) et du radis beurre façon casse-croûte à ouvrir dans un sac relax font un joli prélude. Le moment iodé mêlant petits pois, moules et dashi, le crabe de la mer du nord et sa salade romaine fort joliment vinaigrée au parmesan, la caille d’Alsace , persil frisé et truffe, plus risotto d’orge sont franchement superbes, fins, vifs, légers, sans chichi d’aucune sorte.
On ajoute le choix de vins malicieux et 100% local ou régional, comme ce vif et rare trollinger de chez KSK dit « bareley white », ce plantureux chardonnay Elllwanger du Wurtemberg au nez de fruits exotiques ou encore ce splendide rouge Lemberger (l’autre nom du Blaufränkisch) joliment épicé de Simon Roth qui « affronte » le gibier corsé (un remarquable filet de chevreuil au céleri, avec sa sauce « molé » chocolatée) avec aisance.
Un ban enfin pour le beerenauslese (« grains nobles ») autrichien du Burgenland signé Velich qui épouse d’élégante façon la jolie quetsche poêlée avec sa glace à la crème et sa sauce praliné (dite joliment « nougat piémontais ») ou encore, in fine, la trilogie de fruit de la passion. Voilà bien une divine surprise!