Grands Boulevards Bistrot à l'Hôtel Grands Boulevards
« Paris 2e : Passerini sur les grands boulevards »
Giovanni Passerini ? On a découvert il y a belle lurette ce Romain facétieux à l’époque où il illuminait le 11e dans la minuscule rue Trousseau. Devenu une star de la cuisine transalpine des abords de la gare de Lyon, révéré par nos amis du Fooding, qui n’ont jamais été choqués par le service un peu leste et la mise de table a minina, il est aussi le chef exécutif de l’hôtel des Grands Boulevards, propriété discrète de l’Expérimental Group, qui gère aussi Balagan, le Grand Pigalle et quelques autres, à Londres, Verbier ou Minorque.
Le bistrot du dit Hôtel des Grands Boulevards, vaut en tout cas, pour son ambiance jeune et douce, sa grande salle sous verrière, son autre salle près de la cuisine ouverte avec sa grande table d’hôte, ses menus alertes et malicieux, peu chers, qui tissent, en version franco-italienne, une trame charmeuse, signée Passerini, relayée par son adjoint japonais Sho Ashizawa et une équipe de cuisine franco-française. On n’oublie pas de saluer au passage le sourire et la promptitude d’un service alerte et charmant.
Certes, les vins sont trop chers surtout au verre, mais c »est souvent ainsi que se rattrapent à Paris les tables qui jouent le menu à tarif sage et la carte à prix modérés. Rien à redire, en tout cas, au crozes-hermitage blanc des Clairmonts (bien mieux que le Verdicchio dei Castelli du Jesi la Staffa à 12 € le verre éventé) ni au réjouissant xynomavro du domaine Thymiopoulos en Macédoine. Qui collent assez joliment avec la cuisine légère, épicée et enlevée ici servie sur un mode franco-transalpin bien vu.
Les mets du moment : maquereau mariné avec vinaigrette dulce, fenouil, crème crue, plus jolis poivrons verts et doux dit friggitelli, tartare de betteraves fumées, mayonnaise noisette et ricotta fumée, maccheroncini au ragoût de courge (pas mal, quoiqu’un peu ennuyeux tout de même, selon le mot très juste de ma commensale éclairée) et enfin tendre quasi de veau au thym et origan, plus cocos de Paimpol et tombée de pignons de pin – le clou du repas.
La belle surprise? Des desserts à la fois légers et pleins d’invention: cheese-cake avec sa glace à l’huile d’olive et raisin, crémeux chocolat Caraïbes, framboise et sorbet estragon ou encore clafoutis de mirabelles avec sa glace au thé jasmin et son envahissante, quoiqu’exquise, mousse à l’amande. Bref, du bon, pas cher, tendance, que le Michelin 2019 promotionne avec justesse, en lui attribuant son « bib gourmand » du bon rapport qualité-prix. Une bonne pioche.
Seulement chef Passerine passe-t-il de temps en temps vérifier ce qui sort des fourneaux ? par ex des pâtes mezze aux langoustines à la cuisson al dente ratée ( imaginez-vous? rater LA cuisson de pâtes !!!) et excessivement salées.
L’onglet accompagné d’un dressage illisible, brouillé où l’on ne pouvait pas distinguer visuellement les champignons de la moelle avec un peu de verdure et la sempiternelle purée de potimarrons.
Il est de même des l’accompagnement de petits calamars resté dans le plat.
Mais que faisaient ce soir là tous ces cuisiniers/cuistots etc… qui s’activaient derrière la vitre de la cuisine ouverte sur ce magnifique patio.
L’accueil jeune est cordial et efficace.
Cela faisait longtemps que que nous n’avions pas si mal dîner à Paris et nous avons décidé d’écourter notre dîner.
Bloddy mary raté, lui aussi,servi dans un verre inadapté avec plus de glaçons cubiques et disproportionnés que de cocktail.
Carte de vins dont les prix explosent.