Elle est devenue l’ambassadrice de la cuisine marocaine à Paris au Mansouria. Mais, auparavant, elle s’est battue pour la cause des femmes au ministère d’Yvette Roudy, sans omettre de lutter pour sa propre liberté. Née au Maroc, à la frontière algérienne, dans la cité d’Oujda, Fatéma Hal conte une enfance enchantée qui ressemble aux contes des mille et une nuits.

Son récit autobiographique est tout à la fois épique, magique, émouvant. Elle grandit auprès d’une mère qui a répudié son mari, prend celle-ci pour modèle, conte les mariages arrangés, ceux des cousines ou des voisines, trop belles, pour des maris chanceux. Et puis, le sien, très tôt, ses trois enfants, son éducation à l’université de Vincennes, dans la mouvance de mai 1968, le choix de la France, la vie en banlieue, la pauvreté, les amis célèbres. Enfin la gloire gourmande, au 16 rue Faidherbe, la promotion permanente pour la cuisine du lien, les saveurs et les gestes des dadas de Fez. Une vie comme un roman, rédigée avec verve et clarté, qui se lit avec passion.

Fille des frontières, de Fatéma Hal (Editions Philippe Rey, 330 pages, 19 €.)