Les chuchotis du lundi : Depardieu liquide son empire, Pierre Meneau revient à Presles, joyeux requiem pour Dani Garcia, Moulot relance le Croco, la Ville de Lyon s’arrête, Mordu remplace Jgo, Nahmias arrive, Orjollet lance Epoq
Gérard Depardieu liquide son empire
Gérard Depardieu vient de vendre sa Fontaine Gaillon à BMO Real Estate Partners (BMO REP), une foncière immobilière, qui en a cédé le bail, pour dix ans, à Benjamin Patou du Moma Group. Gérard Depardieu estime qu’il « a fait le tour de la question« . Lui qui était associé ici, comme, juste en face, au voisin « Ecaille et Plume », avec son ami et magnat bordelais Bernard Magrez et, un temps, Carole Bouquet, solde son empire gourmand. ll semble, en effet, ne jamais s’être remis de sa brouille avec Laurent Audiot, chef chez Marius et Janette, qui fut son conseiller culinaire, son ami et compagnon gourmand (notamment de l’extraordinaire série d’Arte, A Pleines Dents) et son partenaire à la poissonnerie de la rue du Cherche Midi, Moby Dick, vendue il y a deux ans. Toujours vigneron, en Bourgogne, en Anjou, dans le Médoc, dans l’Hérault, au Maroc, en Espagne, en Argentine et en Algérie, il ne possède plus qu’une seule table, le Bien décidé, ex-annexe de Joséphine, toujours rue du Cherche-Midi, où il possède un hôtel particulier.
Pierre Meneau revient à Presles
Il devait aller au Touquet, s’est arrêté en chemin, dans le Val d’Oise… Voilà Pierre Meneau à Presles, en forêt de l’Isle Adam, à l’enseigne du Domaine des Vanneaux affilié MGallery L’ancien chef du Crom’Exquis à Paris 8e, qui avait fait parler de lui à Top Chef, dirige les deux tables du lieu : le gastro la Plume, qui ne sera ouvert que les vendredi soir, samedi soir et dimanche soir, et le bar-restaurant le Piaf, plus bistronomique, avec cheminée au feu de bois et vue sur le Golf de l’Isle Adam. Objectif affirmé pour la Plume : l’étoile.
Joyeux requiem pour Dani Garcia
Il l’a dit, il va le faire. La 3e étoile était pour lui un aboutissement, une fin, le signe d’une vie nouvelle qui allait commencer. Dani Garcia, le roi andalou de Marbella, qui possède déjà un Atelier et une brasserie tendance, Bibo, plus un cabanon de plage, un « chiringuito » sans la mer, avec Lobo de Mar, ici comme à Tarifa, va transformer sa maison laurée en novembre dernier de 3 étoiles en « steak house« . On peut toujours, comme Alain Ducasse qui y est venu la semaine passée avec son ami Akrame, goûter l’anguille braisée et fumée sur le charbon de bois, la tomate « nitro » avec son jus de poivron vert, le « parpatana » de thon, l’arrière de la tête, si fondant, escalopé avec sa purée de panais, que l’on savoure avec lenteur.l’anchois à l’anchois sauce aux truffes, si corsé, le caviar andalou à la langue de boeuf, le yaourt au foie gras et parmesan, les crevettes rouges pil pil et leur jus de gaspacho et poivre, le bouillon tzigane avec la moelle de poisson relevée à la menthe, les joues et poitrine de chevreau au yaourt épicé. Avant de terminer sur les cookies maison et la trilogie andalouse en fraîcheur que constitue le mariage de la pistache, du thé et de la fleur d’oranger. Les représentations s’achèveront le 22 octobre au soir. Et chaque jour qui passe est égrené, minute par minute, seconde par seconde, sur le site internet du groupe Garcia.
Cédric Moulot relance le Crocodile
Il réduit la voilure de son mini-empire, a vendu trois de ses winstubs (le Meiselocker, le Bon Vivant rue du Maroquin et le Dôme rue Mercière), afin de se restructurer dans le sens de la qualité et de financer les grands travaux de son fleuron : le Crocodile de la rue de l’Outre à Strasbourg. Cédric Moulot, qui possède l’étoilé 1741, face au Château de Rohan et a lancé Maïence, avec le MOF 3 étoiles Gilles Goujon, en lieu et place de l’ancienne Mauresse, créant ainsi le nouveau temple gourmand du poisson strasbourgeois, ferme le Croco pour plusieurs mois et devrait rouvrir en fin d’année, avec une équipe 100% alsacienne rajeunie. L’objectif : une 2e étoile en vue.
A Metz, la Ville de Lyon s’arrête
Georges Viklovszki a signé ce 31 juillet son dernier service à La Ville de Lyon. Cette ancienne commanderie de Saint-Antoine datant du XIVe siècle, transformée en relais de poste en 1847 où Maurice Barrès imagina « Colette Baudoche » – une plaque en témoigne, dans l’ancien îlot des Piques, avec ces mots nostalgiques : « Jamais je ne passe le seuil de cette ville désaffectée sans qu’elle me ramène au sentiment de nos destinées interrompues » – est chargée d’histoire. On y a connu Michel Vaur, fameux pour sa tête de veau et son rognon grillé. Fils de mineur, issu d’une famille de cinq enfants, Georges Viklovszki y aura fait merveille avec le foie gras, la truffe de Lorraine, le gratin de queues d’écrevisses et le lingot d’or en soufflé glacé à la Mirabelle. Formé chez Marcelin Terver à la Vénerie à Sierck, passé chez Roger Vergé au Moulin de Mougins, Jacques Chibois au Gray d’Albion à Cannes, Gilbert Picard à Beaulieu-sur-Mer, il aura servi le roi Hussein de Jordanie dans sa villa personnelle, avant de créer Georges de la Tour à Thionville. Après quinze ans à Metz, il revend cette historique Ville de Lyon à un marchand de biens.
Tamir Nahmias arrive
Adar : le nom du quartier de Haifa, au nord d’Israël où est né Tamir Nahmias – sans lien de famille avec notre vieux pote Albert, qui ouvrit jadis le restaurant Olympe -. Tamir, qui tenait les fourneaux de Fulgurances, a créé une table un brin épicerie dans le gourmand passage des Panoramas. Ces temps-ci, ce dernier ressemble même à un food court à l’américaine. Passé en France à l’institut Bocuse d’Ecully, à l’Astrance, chez Yamtcha et Frenchie, le jeune Tamir a ouvert, avec son associée Tiphaine Bailly, qui gère la partie événementielle, ce lieu ludique où l’on peut faire ses courses, boire un verre, céder aux menus et mezzé. Houmous et paprika, pissaladière, poutargue et labné, tarte à la tomate, ricotta et pourpier, poulpe grillé et crème de maïs, baklava avec abricots, ricotta et pistache ou nectarine rôtie et orgeat font tranquillement merveille. On allait l’oublier: « adar » peut se traduire, en hébreu, par « générosité ».
Anthony Orjollet lance Epoq à Biarritz
Il a fait parler de lui à Bidart, dans une cave à manger de bord de route qui fit et fait toujours l’événement tendance des abords roulants de Biarritz. Voilà Anthony Orjollet, au coeur de la capitale balnéaire de la côte basque, chez Epoq, rue du Helder, dans un bar/restaurant/galerie/cave/loft avec mezzanine qui dépote. Rue du Helder, avec son partenaire David Gonzalez et une équipe dans l’vent, ce natif de Bourgoin-Jallieu, rallié au pays basque, après des voyages à Bali et en Norvège, s’est rallié joue le produit local frottés aux idées du monde avec adresse, proposant ainsi un mouton de race basque Sasi Ardi sur pita à la braise, un taloa de cochon avec tripes, un bao vegan à la vapeur, un thon rouge cru, un pressé de poulpe ou une saucisse purée, à un public ravi de se dépayser à bon compte.
Sergio Calabrese le retour
Vous l’avez aimé à Paris, dans le 17e, alors qu’il illuminait, à l’italienne, les belles soirées de l’avenue des Ternes? Vous allez l’adorer à San Pedro de Alcantara, au rez-de-chaussée d’un immeuble moderne, à quelques pas de la mer, sur la route de Marbella. Sergio Calabrese reste identique à ce qu’il fut : un aubergiste sérieux et heureux, communiquant sa belle humeur, celle d’un Sicilien de Cefalu, qui n’a pas perdu sa gouaille parisienne, à ses clients amis. L’enseigne (« la Casa di Sergio ») est la même que jadis à Paris. La salle contemporaine se divise en deux, avec le restaurant, plus une vaste terrasse et une partie bar avec des chaises et tables hautes (« Amici »). Le registre n’a pas changé: italien pur jus avec des produits d’une qualité sans faille, burrata des Pouilles et mini tomates de Sicile, vitello tonnato, antipasti avec la mortadelle d’Emilie-Romagne, bresaola et aubergines. Le « frito misto », friture mixte de calmars, petit bar, crevettes, cousine avec les pescados fritos andalous. On oublie, au passage, la pizza divisée en morceaux, en amuse-gueule, les spaghetti alle vongole, avec des pâtes al dente, un jus aillé et savoureux, les délicieux rosés de France ou d’Italie en direct des Marches. On ajoute le tiramisu bien crémeux et la glace vanille en affogato au café. Assez pour se donner des envie d’Italie en Andalousie. Viva Italia, viva Sergio!
comment,une honte monsieur Gilles ne nous parle pas de l’événement le vida une adresse a oublié avant d’avoir été ouverte!