Le Clos Pierrepont
« Montferrat : le gourmand paradis de Julien et Magali »
Une neuve table azuréenne, signée de deux anciens de Philippe Da Silva des Gorges de Pennafort… notre correspondant PACA, Alain Angenost, est, bien sûr, aux premières loges. On l’écoute …
Julien Lépine est issu d’une famille de cuisiniers depuis cinq générations -son père a travaillé dans des établissements renommés, dont la Tour d’Argent et Ledoyen. C’est à La Réserve de Beaulieu, auprès de Christophe Cussac puis d’Olivier Brulard que Julien, lui, accomplit ses classes avant de rejoindre Jean-Luc Rabanel à La Chassagnette en Arles. Il devient ensuite le second de Philippe Da Silva à l’Hostellerie des Gorges de Pennafort à Callas. Il y restera une dizaine d’années. C’est là qu’il rencontrera Magali, sa future épouse, qui officiait à la réception.
Il reprendra ensuite avec elle le restaurant de son père, l’Auberge du Teillon près de Castellane, qui avait décidé de passer la main. C’est là qu’il se fait remarquer par les guides avant de s’installer en 2018 au Clos Pierrepont à Montferrat. Commencent alors de conséquents travaux d’embellissement comprenant la création d’une terrasse ombragée, la réfection d’une grande salle de réception et l’aménagement d’une tonnelle idéale pour les mariages ainsi que dix-sept chambres. Julien y concocte une cuisine gastronomique jouant fidèlement le local dans la saisonnalité.
Les menus sont bien étudiés dont celui à 30 €, récompensé d’un bib gourmand par le Michelin. Le menu dégustation décliné par Steven, le jovial et efficace maître d’hôtel, résume à lui seul l’art et la manière du chef, qui, comme son maître Da Silva, affectionne le genre riche et généreux. On ne résiste pas aux mises en bouche dont une faite de chocolat, topinambour et hareng fumé, qui seront suivies d’entrées impeccables comme ce mariage de bœuf Charolais et d’huître en tartare, brousse de brebis de la ferme « La Pastourelle », puis cet autre tartare de gambero rosso et courgette, caviar d’esturgeon blanc.
Il y a ensuite la jolie variation sur pissaladière aux tomates, anchois, eau de tomates, sorbet basilic. On ne loupe pas les ravioles de homard et jus de crustacés – cousines de celle aux langoustines de Da Silva – ou encore le cœur de ris de veau braisé aux girolles et le filet de canard et réduction de cassis, avec sa mousseline de pomme de terre et légumes de saison de Philippe Auda. Les gourmets/gourmands qui aiment manger bon sans chipoter seront à la fête.
Le granité de punch et émulsion au champagne constitue une bien jolie pause fraîcheur. Et les desserts, comme le sablé au petit épeautre, pêche et verveine, chocolat noir « Valrhona », mousse au gianduja et abricots confits au miel de lavande, chou à la crème vanille et framboises, rappelleront encor les belles années passées aux Gorges de Pennafort. Julien et Magali, aubergistes chaleureux ont su faire du Clos Pierrepont dans son parc d’un hectare un savant mariage entre sérénité et gourmandise à déguster à deux ou bien plus.