Diego Plage
« Arcachon: Diego n’est plus Diego »
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Cette institution du bord de bassin a changé de mains… et perdu son âme. Bien sûr, on se rappelle de Jean Diego, qui accueillait ici en seigneur, glissant à la cantonade: « Faites vous servir l’apéro au bar pendant qu’on s’occupe de votre table! » Ce prince de l’accueil ne laissait à personne d’autre le soin de recevoir, vous faisait goûter le pata negra, les anchois au vinaigre, la friture (calamars, anguilles, céteaux) légère comme un souffle, au comptoir, qu’on arrosait de manzanilla la Guita. Avant de faire un sort aux moules d’Espagne, tourteau mayonnaise, lotte Donostiara aux pimentos del Piquillo, bar grillé « Tonton Louis » ou daurade au sel. Ce temps-là est terminé, et l’on ne peut s’empêcher d’y songer en retrouvant la demeure d’aujourd’hui devenu un brin usinaire, avec 250 couverts, pareille ou presque aux autres tables qui s’alignent sur la promenade face au Bassin.
Bien sûr, il y a encore la déco intérieure façon village (basque?), le premier étage avec vue, les salles sur l’arrière plus intime, la grande terrasse. Mais les Loniewski, Brigitte et Stéphane, qui ont repris la maison ne sont pas là pour vous recevoir et même si le jeune service est prompt, l’accueil personnalisé, du temps de maître Jean, manque un brin. Autant dire que l’ambiance pêche. Reste que la cuisine, qui s’est banalisée, est gentillette. Gaspacho de tomates au pesto, tartare de saumon, sole (ou plutôt solette) à la plancha sont sans opprobre, quoique génie. Les huîtres du Bassin, elles, sont pleines d’iode et le choix de vins bordelais a de beaux restes, tandis que la profiterole Diego (genre industrielle, entre pâte à chou ramollie, glace vanille évanescente, chantilly à l’esbroufe) se croque sans manière.