Hôtel Alfred Sommier
« Paris 8e : le grand chic d’Alfred »
Alfred Sommier, vous connaissez ? Ce magnat du sucre, au XIXe siècle, fit bâtir le bel hôtel particulier du duc de Soubise, transformé aujourd’hui en hôtel moderne, mais pas trop, ayant gardé le charme ancien, entre stucs, parquets, tableaux, souvenirs, par son arrière-arrière petit fils, Richard de Warren. Ce manager entreprenant, qui fut diplomate dans une vie antérieure, a imaginé là une une auberge moderne, avec tout de même quelque quatre-vingt chambres, un salon d’accueil, un patio agréable, qui fait, l’été, un havre de fraîcheur.
Le lieu possède un vrai charme, les chambres ont l’air conditionné, il y a ça et là des clins d’oeil contemporains. Et, puisqu’il faut bien manger, il y a aussi une table managée par le chef italien Franco Citto, natif de Padoue, passé dans de belles tables comme le Taillevent, mais dont la créativité ici semble un peu bridée. Pas grand chose à reprocher à sa fraîcheur de tourteau aux asperges, avec de l’huile de sésame, qu’on retrouve dans la ballottine de volaille au foie gras ou encore le saint-pierre (trop cuit) avec ses filaments de ratatouille (et tout de même ses olives taggiasche), sinon qu’ils font un tantinet « traiteur ».
La dorade à l’huile vierge du jour (un peu sèche) s’accompagne de pommes sautées et de brocolis (accompagnement guère estival). Le château de Rasque, en rosé, dans sa jolie bouteille givrée, fait, lui, un élixir parfait pour se croire en Provence. Et l’on ne trouvera rien à redire au plaisant tiramisu, très imbibé de marsala. Mieux, en revanche, que le mille-feuille au feuilletage duraille, mais avec sa jolie crème pistache. Copie à revoir. Bien dommage pour un si beau lieu…