Caffé César
« Opio : beau boulot pour ce duo ! »
Quand Alain Angenost, notre infatigable correspondant azuréen, découvre une bonne table à Opio, on l’écoute… et on le suit dare-dare…
Opio est un charmant bourg azuréen auquel il manquait, vu sa topographie, un cœur de village avec place centrale pour des animations. C’est chose faite depuis cette année. Situé le long de la route de Nice, l’ensemble comporte des logements, des commerces divers et variés, un supermarché, et de nombreux parkings. Cette situation idéale a séduit l’enfant du pays Thierry Molinengo et le nordiste Frédéric Bogé, deux chefs complices qui ont décidé d’ouvrir une brasserie avec vue imprenable, terrasse et table d’hôte plutôt gastronomique.
Ils l’ont baptisé « Caffé César », un nom qui fleure bon la cuisine du Sud en grande largeur. Thierry Molinengo, qui s’est formé à l’Hôtel de Paris de Monaco et au Manoir aux Quat’ Saisons à Oxford, fut pendant quatorze ans chef de Guy Martin à Paris et à l’étranger. Frédéric Bogé, lui, passé par l’Huîtrière à Lille, œuvre sur la Côte depuis une quinzaine d’années. Serge Gouloumes (le Mas Candille), Frédéric Buzet (Saint Paul, Belles Rives) et Alain Llorca font partie de son parcours professionnel.
Dans une partition à quatre mains sur les fourneaux de leur vaste cuisine ouverte, ils délivrent des assiettes qui chantent joyeusement la région comme ce bouillon de pastèque et pêche du pays à la verveine, guimauve de chèvre bio, ces beignets de fleur de courgette, mousse de chèvre du bois d’Amon, confit d’olive Piechal, des gnocchis de blettes maison (merda di can en niçois), une fraîcheur de carotte, gingembre et fleur de fenouil en tempura.
Sans oublier les encornets farcis, pommes de terre au safran, citron confit et marjolaine, et une longe de cochon au miel de Caussols, pleurotes et cébettes rôties. Le tout arrosé d’un Clos de l’Ours Le Chemin 2016, conseillé par Guillaume Jeanne, sommelier expert et responsable de la salle. Vantés par Frédéric, les desserts sont bien vus, à commencer par le bouillon de noyau de cerise, orgeat et cardamome, le baba du Caffé, le clafoutis aux cerises du pays, glace vanille et la coque en chocolat de la maison du planteur, fourrée de pomme rhubarbe et chocolat blanc citron.
Bref, voilà une adresse douce, bonne, peu ruineuse et sans chichi, faite pour plaire aux épicuriens. Et il n’y en a pas tant que ça dans les grands environs … Profitez-en !